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17 janvier 2013

INTERVIEW DE RACHELLE BARRION, SECRÉTAIRE DU SYNDICAT DE L'HÔPITAL DE ST-NAZAIRE

Réunis en assemblée générale le jeudi 10 janvier, les hospitaliers nazairiens ont décidé de déposer un préavis de grève reconductible à compter du 18 janvier. En cause : la dégradation extrême des conditions de travail. 
[Voir : HOPITAL DE St-NAZAIRE: PRÉAVIS DE GRÈVE RECONDUCTIBLE POUR LE 18 JANVIER]

Une dégradation qui est la conséquence directe de l'étranglement financier de l'établissement... Lequel résulte lui-même en grande partie des clauses du "Partenariat Public-Privé" (PPP) hospitalier nazairien impliquant :
  • un "partenariat" avec la "Mutualité" au sein de la "Cité Sanitaire" qui vient d'ouvrir ses portes,
  • un bail emphytéotique avec le promoteur immobilier constructeur-propriétaire des murs, auquel, 35 ans durant, un loyer annuel de 20 millions d'euros devra être versé.

Explications ci-dessous de notre camarade Rachèle Barrion, secrétaire du syndicat FO de l'établissement.


A signaler également que le 10 janvier, le jour même de l'AG des personnels, Gérard Caillon, secrétaire de l'UL de St-Nazaire et Rachèle Barrion ont été reçus par le sous-préfet, et qu'une délégation FO, constituée de Jean-Jacques Péau, secrétaire régional FO de la santé, et de deux représentants de la section FO du Centre hospitalier l'a de même été à l'Agence Régionale de Santé.


L'Ouest Syndicaliste : Les raisons de cette première grève reconductible des hospitaliers nazairiens dans la toute nouvelle Cité Sanitaire qui vient d'ouvrir ses portes ?

Rachèle Barrion : Suite au comité d'établissement du 13 décembre 2012, la direction nous a annoncé notre "cadeau de Noël": un nouveau CREF (Contrat de retour à l'équilibre financier). En effet le déficit prévisionnel de janvier à septembre 2012 tourne autour de 6 millions d'euros, voire davantage. Et nous avons un déficit cumulé de 12 millions d'euros. De plus nous avons un emprunt de 34 millions, qui s'ajoute au "loyer" résultant de notre bail emphytéotique.

Cerise sur le gâteau : pas un sou pour les frais de démolition de l'ancien hôpital (coût estimé à 5 millions d'euros).

L'OS : Les conséquences à attendre de ce CREF pour les personnels ?

R. Barrion : Une dégradation supplémentaire des conditions de travail. Avec perduration du non-remplacement d'une partie des arrêts de travail, voire aussi des suppressions de postes et des blocages de déroulements de carrière.

L'OS : Cela alors que les personnels ne supportent déjà plus leurs conditions de travail, de plus en plus éprouvantes...

R. Barrion : Un chiffre résume bien la situation : en un an à l'hôpital, le nombre des arrêts-maladie de longue durée a bondi de 46%. Et comme les remplacements des collègues absents ne sont effectués qu'à hauteur de 75%, on glisse toujours plus loin dans la spirale des cadences exténuantes pour les agents, lesquels sont du coup sans cesse plus nombreux à craquer.

La situation est particulièrement critique aux urgences, où l'on atteint un reliquat de 2 800 heures à récupérer par nos collègues.

En maternité, certains après-midi, il n'y a plus qu'une seule auxiliaire de puériculture pour 24 mamans et bébés.

Conséquence du sous-effectif en personnels : le service public hospitalier nazairien en est rendu à renvoyer sur le secteur privé, à la Clinique de l'Europe, les patients qu'il n'est plus en situation de prendre en charge !

L'OS : Quelles ont été les initiatives prises par FO suite à l'annonce du CREF survenant dans le contexte pré-existant de crise que tu viens de décrire ?

R. Barrion : Nous utilisons tous les moyens possibles pour stopper la machine à broyer les collègues.

FO a interpellé l'ARS et le sous-préfet au sujet des conséquences d'un nouveau CREF sur le personnel

Nous avons proposé à la CFDT et à la CGT, qui ont répondu favorablement, la convocation d'une assemblée générale des personnels. Laquelle a eu lieu le 10 janvier dernier.

La prochaine étape décisive, c'est le 18 janvier prochain, puisque l'AG des personnels a choisi ce jour comme point de départ d'un préavis de grève reconductible. En effet cette journée est celle prévue pour la cérémonie de présentation des voeux à l'Hôpital. Ladite cérémonie se déroulera donc dans le contexte particulier d'une grève reconductible à son premier jour.

Une opportunité pour interpeller simultanément la direction de l'hôpital et les élus sur notre cahier revendicatif, axé sur l'exigence de moyens supplémentaires (mensualités de remplacement en nombre suffisant, récupération des heures supplémentaires, stagiarisation d'infirmières et d'aides soignantes, etc.).

Nous attendons la réponse de la direction sur le cahier de revendications pour maintenir ou pas ce préavis de grève reconductible.
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L'Ouest Syndicaliste : http://www.fo44.org/p/louest-syndicaliste.html