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18 février 2013

LE NOMBRE DE CHÔMEURS DANS LE MONDE BAT TOUS LES RECORDS


L’Organisation internationale du travail appelle les gouvernements à «augmenter le revenu disponible et alimenter une consommation plus soutenue».


Jamais le nombre de chômeurs dans le monde n’a été aussi élevé et cela ne fera qu’empirer si les politiques économiques ne changent pas, alerte l’OIT (Organisation internationale du travail) dans son rapport annuel sur les tendances mondiales de l’emploi publié le 22 janvier. Le chômage mondial va dépasser le seuil des 202 millions de personnes en 2013 et battre ainsi le record enregistré en 2009 de 199 millions de chômeurs. On compte aujourd’hui 28 millions de demandeurs d’emploi de plus qu’en 2007, au moment du déclenchement de la crise, et la moitié de ces 28 millions se trouve dans les pays les plus développés. Mais si l’épicentre de la crise se situe dans les économies avancées, celle-ci s’étend maintenant aux pays en voie de développement, souligne l’OIT, y compromettant l’émergence d’une classe moyenne de travailleurs apte à la consommation. La croissance s’est ainsi brutalement ralentie en Chine et en Inde. Sur les quatre millions de personnes qui ont perdu leur emploi en 2012, un quart se trouvait dans les économies avancées et trois quarts dans les autres régions, avec des effets visibles en Asie de l’Est, Asie du Sud et Afrique subsaharienne.

Et si de nombreux commentateurs s’attendent à un redémarrage de l’économie mondiale, insiste l’OIT, la croissance attendue ne sera pas suffisante pour faire rapidement baisser le chômage, d’autant qu’«après une crise bancaire, davantage d’emplois sont détruits et moins de postes créés parce que les mauvais placements d’avant la crise nécessitent du temps pour être corrigés».

«LE PROBLÈME EST PARTICULIÈREMENT GRAVE DANS L’UNION EUROPÉENNE»

La jeunesse est particulièrement affectée par la crise, confirme le rapport. Actuellement, 73,8 millions de jeunes sont demandeurs d’emploi et beaucoup d’entre eux connaissent le chômage de longue durée dès leur arrivée sur le marché du travail, ce qui ne s’était encore jamais produit, pas même lors des précédentes récessions. Aujourd’hui 35% des jeunes chômeurs n’ont pas d’emploi depuis six mois au moins dans les économies développées, contre 28,5% en 2007.

La pauvreté parmi les salariés diminue beaucoup plus lentement qu’avant la crise. Environ 397 millions de travailleurs en activité vivent aujourd’hui dans l’extrême pauvreté et 472 autres millions ne peuvent pas satisfaire régulièrement leurs besoins fondamentaux.

Le verdict de l’OIT est sans appel: «Affaibli par une consommation qui s’essouffle, le marché du travail a de nouveau été frappé par les programmes d’austérité budgétaire dans plusieurs pays, qui ont souvent entraîné des réductions directes en matière d’emploi et de salaires, avec un impact immédiat sur le marché du travail [...]. Le problème est particulièrement grave dans les économies avancées et l’Union européenne.»

L’OIT appelle donc les responsables politiques à «proposer des plans stratégiques plus cohérents et plus prévisibles; des mesures pour augmenter le revenu disponible et alimenter une consommation plus soutenue; la mise en œuvre rapide des réformes financières pour restaurer le secteur bancaire dans ses fonctions premières de soutien à l’investissement et de distribution du crédit, en particulier aux PME qui sont les principaux pourvoyeurs d’emplois». Enfin, l’OIT prône une restructuration de la dette pour les pays les plus affectés par la crise.
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Article paru dans FO Hebdo n°3061