Alors que le principal actionnaire des ex-Chantiers de l’Atlantique envisage de vendre le site, FO demande aux pouvoirs publics, qui détiennent 33% du capital, de prendre enfin leurs responsabilités pour sortir de l’ornière les 2.000 salariés du site.
Le groupe sud-coréen de construction navale STX Offshore & Shipbuilding a annoncé, le 4 mai dernier, son intention de se débarrasser des chantiers de Saint-Nazaire, dont il détient 66% du capital à travers sa filiale STX Europe. Une douche froide pour les 2.000 salariés des ex-Chantiers de l’Atlantique (rebaptisés STX France), qui voulaient croire que les chantiers navals allaient redevenir viables à la suite de la conclusion, en décembre 2012, d’un contrat de construction d’un paquebot géant pour l’américain Royal Caribbean, numéro deux mondial de la croisière.
LA BALLE EST DANS LE CAMP DU GOUVERNEMENT

Après une timide reprise pendant quelques mois en 2010, STX France tente de se diversifier dans les énergies renouvelables en 2011 en nouant des partenariats avec les groupes français DCNS, (groupe de construction navale militaire) et Areva. Mais les effets tangibles d’une telle diversification ne peuvent se faire sentir qu’à long terme. «Comme pour Aker Yards, il n’y a pas eu de la part de STX une réelle volonté de bâtir un projet industriel au long cours. Ce qui nous fait dire que le conglomérat sud-coréen ne voulait pas être propriétaire, mais simplement actionnaire majoritaire pour engranger des dividendes», déplore FO. Lourdement déficitaire, STX a entamé en avril dernier une négociation avec ses créanciers pour rééchelonner sa dette. Selon le syndicat, «ce sont ses banques qui ont exigé qu’il cède des actifs européens, mais aussi chinois».
Désormais, pour Nathalie Durand-Prinborgne, la balle est dans le camp du gouvernement: «Le moment est venu pour l’État de nationaliser le dernier grand chantier naval français», déclare-t-elle, avant de rappeler que «lorsqu’il était maire de Nantes, l’actuel Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, soutenait cette démarche».
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Article paru dans FO Hebdo 3076
FAILLITE PRÉVISIBLE DE STX : PLUS QUE JAMAIS, LA NATIONALISATION DE LA NAVALE S'IMPOSE