InFOrmation syndicale

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04 novembre 2013

APPEL À LA GRÈVE LE 7 NOVEMBRE CHEZ FRANCE TÉLÉVISIONS

FO a quitté la table des négociations et dénonce un plan social déguisé bien plus vaste, qui touche aussi les salariés non permanents.
Il ne devrait pas y avoir d’émissions en direct ni de journaux télévisés sur l’ensemble du réseau France Télévisions le 7 novembre. Tous les syndicats, dont FO, appellent les salariés à la grève. Ils exigent le retrait du plan de 361 départs volontaires présenté le 15 octobre par la direction et l’ouverture d’une vraie négociation. Lors de l’annonce en comité central d’entreprise (CCE) extraordinaire, l’ensemble des élus ont quitté la séance.

Malgré son nom, ce plan concerne des postes ciblés dans toutes les branches du groupe dont 90 journalistes et 26 monteurs. Il supprime également le service AITV, dédié à l’actualité africaine (28 postes), et celui du sous-titrage qui sera externalisé (17 postes). La direction se fixe comme objectif de baisser les effectifs actuels de 10.100 salariés à 9.750 en moyenne en 2015, pour rééquilibrer les comptes alors que l’État réduit sa subvention.

PLAN SOCIAL À L’ANI

Pour y parvenir, la restructuration sera basée sur la polycompétence, l’extension des régies automatisées, des organisations du travail disparates et de nombreuses externalisations.

Pour FO, entre les postes gelés, non remplacés ou non renouvelés, il s’agit d’un plan social déguisé de très grande envergure supprimant au moins le double de ce qui est affiché. Le syndicat pointe le sort des salariés non permanents, pour certains collaborateurs depuis plusieurs années. Variables d’ajustement, les intermittents, CDD ou pigistes représentent 23% des effectifs du groupe. Depuis un an, beaucoup ont été remerciés du jour au lendemain. FO se bat au contraire pour l’intégration en CDI des précaires, notamment les plus anciens.

«Nous refusons tout licenciement sec et nous demandons une vraie négociation, explique Françoise Chazaud, déléguée syndicale centrale FO à France Télévisions. S’il faut vraiment baisser les effectifs, nous demandons un plan ouvert aux volontaires en fin de carrière, pas à des personnes fléchées.»

FO critique la méthode retenue par la direction: «Elle attendait le décret d’application de l’ANI sur l’emploi pour lancer son plan, rien n’a été discuté avec les syndicats, dénonce Françoise Chazaud. Elle jette le dossier sur la table et menace de l’appliquer au bout de quatre mois, même sans négociation.»

Le syndicat dénonce aussi la précipitation de ce projet, alors que les salariés digèrent encore la mise en place de l’entreprise unique, effective depuis 2010. Cette mutualisation entre toutes les chaînes, qui devait permettre des économies, aura finalement coûté 101,2 millions d’euros entre 2009 et 2012 selon Le Canard enchaîné du 16 octobre. «La réduction de budget ne doit pas porter atteinte à l’emploi, ajoute la déléguée centrale. Ce plan est trop précoce, c’est de l’affichage face à la tutelle financière.»

Le directeur général des ressources humaines et numéro deux du groupe, Patrice Papet, qui craint visiblement un mouvement social d’ampleur, a convoqué les élus dès le 16 octobre et programmé une série de réunions jusqu’au 7 novembre. «Il s’est engagé personnellement à ce qu’il n’y ait aucun licenciement sec ni départ forcé, relate Éric Vial, délégué central FO. Il serait prêt également à mettre en place, en parallèle, un plan d’intégration des non-permanents. C’est peut-être une porte de sortie.»
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Article paru dans FO Hebdo 3091