InFOrmation syndicale

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28 novembre 2013

POURQUOI FAIRE SEMBLANT D'ÊTRE D'ACCORD QUAND ON NE L'EST PAS?

L'Éditorial de Jean-Claude Mailly

Délaissant le téléphone et le contact direct, les secrétaires généraux de la CGT et de la CFDT ont utilisé le courriel pour s’adresser aux autres organisations syndicales. Curieuse méthode! Quand vous voulez«inviter» quelqu’un, vous vous assurez au préalable qu’il veut vous voir et qu’il est disponible.

C’est la raison pour laquelle j’ai répondu que nous ne répondons pas aux convocations. Cela c’est pour la forme.

Sur le fond, quel est l’objectif et l’intérêt pour les salariés d’une telle réunion? Le courriel évoque les questions d’emploi et de salaire. Comment peut-on être d’accord entre nous, les syndicats, quand, par exemple, nous sommes en désaccord de fond sur la loi de juin 2013, découlant de l’ANI du 11 janvier 2013 dit sur la sécurisation de l’emploi. On voit d’ailleurs son efficacité avec le développement des plans sociaux et de l’emploi précaire!

Comment peut-on être d’accord sur les retraites?


Le mail évoque aussi, s’adressant non seulement aux salariés mais également aux citoyens, le risque «populiste». En la matière, comme l’a exprimé la Commission exécutive confédérale, la lutte contre le racisme, la xénophobie et l’antisémitisme est inhérente à nos conceptions et à nos fondamentaux syndicaux.

Et nous sommes persuadés qu’une lutte efficace contre le rejet de l’autre, quel qu’il soit, passe par le combat contre l’austérité en place dans notre pays et en Europe.

Or tous les syndicats français ne partagent pas la même position à l’égard du pacte budgétaire européen auquel, comme la plupart des syndicats européens, nous nous opposons.

Dans ces conditions, pourquoi faire semblant d’être d’accord quand on ne l’est pas? Pourquoi créer des illusions vite amères?

C’est, encore une fois, toute la différence entre l’action commune sur des revendications claires et le syndicalisme dit rassemblé. Nous ne nous fonderons pas dans une bouillie revendicative. Mais nous sommes prêts à toute initiative sur des bases claires et non amnésiques.

En réaction à notre position, le secrétaire général de la CFDT a considéré qu’il est de la responsabilité des syndicats de se parler face à une espèce de montée «des corporatismes et des poujadismes». De se parler ou de faire une photo?

Quant au secrétaire général de la CGT, il a déclaré qu’il espérait que «dans les semaines qui viennent, la raison l’emportera et qu’on pourra à nouveau défiler ensemble».

La notion de raison est toujours relative. Ça dépend de l’objectif fixé!

On ne construit pas sur des sables mouvants mais sur du dur, c’est-à-dire des positions et revendications claires. Tout le reste n’est que «falbalas».