InFOrmation syndicale

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24 septembre 2014

Plus de 120 responsables de syndicats réunis à l'UD le 9 septembre pour engager la mobilisation




Il a un peu fallu tasser l'auditoire à la Bourse du travail le 9 septembre dernier, car au lieu de la centaine prévue, plus de 120 responsables et militants des syndicats FO du département avaient pris leur journée pour participer à la traditionnelle réunion de rentrée de l'UD, qui est l'occasion de faire le point sur la situation générale, dresser les perspectives d'action et de développement de l'outil militant.

L'avalanche des mesures réactionnaires du gouvernement, les trahisons passées et annoncées de la CFDT, et les appétits aiguisés du patronat suite au "Je vous ai compris" adressé par Valls à l'université d'été du MEDEF, loin d'assommer les militants et syndicats Force Ouvrière et de les pousser à la résignation, a au contraire accentué leur détermination à résister et à préparer l'indispensable rapport de force nécessaire au passage à l'action.

En ce sens le discours prononcé par Patrick Hébert (voir ci-desous) était pleinement celui qu'ils attendaient de Force Ouvrière, à l'heure où, pour reprendre la formule de Jean-Claude Mailly, "la rentrée se caractérise par un mécontentement profond, des inquiétudes, et une image de cocotte-minute".

Le meeting du 9 octobre à La Trocardière/Rezé, où le secrétaire général de notre confédération aura l'occasion d'exposer les analyses et les objectifs du syndicalisme indépendant répondant aux exigences de la situation, est donc d'ores et déjà activement préparé, et promet d'être un nouveau tremplin pour le rayonnement de la CGT-Force Ouvrière. D'autant que -on l'a vu en 1995 lors du Plan Juppé-CFDT contre la Sécu, puis en 2003-2010-2013 lors des contre-réformes des retraites également cautionnées par la CFDT- c'est vers FO que se tournent les regards (notamment au sein de la CGT) dans les périodes cruciales.

La détermination militante se ressent pareillement dans la préparation méthodique des élections de décembre prochain dans les 3 fonctions publiques, et nos camarades du "privé" ne manquent pas d'épauler leurs camarades fonctionnaires à cette occasion, notamment dans les communes des arrondissements ruraux.


Extraits de l'intervention de Patrick Hébert

Je me félicite du succès de cette assemblée, votre présence massive atteste de la détermination  des militants Force Ouvrière à ne pas subir passivement la politique d'austérité de ce gouvernement et à faire échec au "pacte de responsabilité".
Ce n'est pas, n'ayons aucune illusion, parce que le gouvernement est fragilisé à l'extrême, vomi par tous ceux  qui au quotidien sont frappés de plein fouet par ses mesures anti-sociales, qu'il va stopper, a fortiori inverser sa politique. Bien au contraire.
Mais pour aller encore plus loin dans  la voie des contre-réformes, il a besoin, sous une forme ou une autre d'y associer les organisations syndicales. Et c'était là tout l'enjeu du "dialogue social" au centre de  la "Grande conférence sociale" 2014 de juillet dernier.
Mais  J.C. Mailly avait prévenu, déclarant  quelques jours auparavant dans un éditorial : "S'il ne doit y avoir qu'une voix discordante, ce sera celle de Force Ouvrière".
Ce qu'il advint. Car, marquant son indépendance, FO claqua effectivement la porte de la grand'messe, obligeant dès lors la CGT et la FSU à faire le même choix.
C'est là un événement dont nous devons saisir toute la portée. En passant du gouvernement Valls 1 au gouvernement Valls 2, Hollande en a d'ailleurs à sa manière tiré les conclusions. Faute de redresser quelque chose dans le redressement économique, Montebourg remplissait au moins sa fonction de redresseur d'image sociale du gouvernement : pour les syndicalistes sensibles au chant des sirènes, il entretenait l'illusion d'un contrepoids (de pacotille) au sein de l'équipe gouvernementale, incitant du coup certains à saisir la perche tendue du "dialogue" sur tout, excepté bien sûr les vraies revendications.

Mais dès lors que FO avait fait capoter la mécanique de la "Grande conférence sociale", y laissant seuls le MEDEF et la CFDT afficher leur idylle, la présence au gouvernement d'hameçonneurs en dialogue social n'avait plus d'objet. Et c'est là, par delà les jeux politiciens, la logique profonde du passage de Valls 1 à Valls 2, de l'arrivée de Macron au ministère de l'Economie, et de l'adoubement du Premier ministres aux assises du MEDEF. Les masques, ou plutôt ce qu'il en restait encore, sont tombés. Valls et le gouvernement annoncent la couleur sans vergogne : ils vont cogner à la hussarde.
Pour preuve, ils préviennent déjà, et pour le coup peut-être un peu trop vite : sondages ou pas, manifestations ou pas, grèves ou pas, ils resteront droits dans leurs bottes.
Mais la classe ouvrière n'est ni battue ni abattue. Et l'expérience du CICE est là qui ne peut qu'attiser la colère et la montée en puissance de l'exigence du retrait du pacte de responsabilité. L'AFP l'a révélé : au cours des 8 premiers mois de l'année, au titre du "Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi" (CICE),  pas moins de 8 milliards d'euros ont déjà été distribués aux entreprises (y compris les banques et les assurances pour lesquelles il est impossible de sortir du chapeau la moindre justification au cadeau) . Nulle "inversion de la courbe du chômage" pourtant. Bien au contraire toujours plus de licenciements et de demandeurs d'emplois. Mais tout le monde n'a pas été perdant : la manne du CICE tombe dans l'escarcelle des dividendes, pour le plus grand profit des actionnaires à défaut des demandeurs d'emplois".
Comment croire dans ces conditions que les travailleurs pourraient accepter avec résignation les nouvelles mesures d'austérité du pacte de responsabilité que le gouvernement se prépare à faire adopter par le Parlement ?
Comment croire que les fonctionnaires puissent se résigner aux 7 années consécutives (2010-2017) de gel du point d'indice ?
Certes, la grève interprofessionnelle, le blocage du pays, ça ne se décrète pas. Mais il nous appartient d'organiser les travailleurs autour de leurs revendications. Revendications spécifiques, mais aussi communes public-privé.

Notre prochaine étape, c'est donc la réussite de notre grand meeting régional du 9 octobre avec Jean-Claude Mailly.
La suivante sera les élections du 4 décembre dans la fonction publique, pour lesquelles nos syndicats du secteur privé sont également mobilisés.
Mais qui sait si, entre-temps, la lutte des classes faisant irruption, d'autres initiatives et responsabilités n'attendent pas le syndicalisme indépendant ?

Pour ma part je suis favorable à ce que la Confédération prenne l'initiative d'une grande manifestation nationale à Paris dans les meilleurs délais, si possible avec la CGT.

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Fait révélateur : L'UD avait fait imprimer 25 000 exemplaires d'un 4 pages spécial "Fonction publique - élections du 4 décembre"  (que nos lecteurs trouveront encarté dans le présent numéro). Tout juste sortis des presses, ces 25 000 exemplaires avaient été mis à disposition des secrétaires et représentants des syndicats qui assistaient à la réunion prévue à leur intention le 9 septembre.
Avant même que tous aient pu se servir, les 25 000 exemplaires furent épuisés.
Du coup l'UD a décidé d'en réimprimer 20 000 nouveaux.
Alors, qui peut croire qu'à FO les militants ne sont pas dans les startings-blocks, prêts à partir à l'offensive ?