Cette assemblée s’est tenue dans la même salle où, à l’automne 2001, 250 policiers s’étaient réunis pour contester la politique de Lionel Jospin en matière de sécurité.
Bruno Cailleteau, secrétaire-adjoint de l’Union départementale, a introduit la discussion en faisant notamment le lien entre l’austérité budgétaire et les suppressions de postes dans la police, comme dans toute la fonction publique. Il a par ailleurs mis en avant le rôle central qu’a joué le syndicat Unité SGP-Police FO 44 en appelant les policiers à manifester le 26 octobre dernier, sur une plate-forme revendicative. Ces manifestations, qui ont reçu le soutien des syndicats départementaux FO des policiers municipaux, de la Santé, du SDIS 44 et de la pénitentiaire, ont été une véritable réussite : 300 policiers y ont participé à Nantes et 250 à Saint-Nazaire.
Un syndicalisme indépendant, déterminé et revendicatifLors de son intervention, Yves Lefebvre a défendu un syndicalisme indépendant, précis et déterminé sur les revendications. Un syndicalisme qui nécessite d’aller sur le terrain au contact des collègues, dans tous les services : police secours, Brigades anti-criminalité, Sûreté départementale, Police aux frontières et Compagnies républicaines de sécurité… Le camarade a également rappelé la position unanime du Bureau national de son syndicat, concernant la légitimité de la colère des policiers, qui s’exprime depuis plusieurs semaines dans la rue et dans les commissariats. Les manifestations spontanées des policiers ne se réduisent pas aux « identitaires ». Elles insufflent à l’opposé une nouvelle dynamique, qui doit permettre de renforcer le syndicalisme indépendant.
La détermination de FO, un vrai «tsunami» pour le ministre de l’IntérieurYves Lefebvre indique que la réorientation d’Unité SGP Police FO a débuté dès septembre/octobre 2015, au début des négociations sur un plan pluriannuel. Le syndicat n’a alors rien lâché sur l’indemnité spécifique de sujétion spéciale police (ISSP). Après avoir recherché l’action intersyndicale avec Alliance et l’UNSA pour faire fléchir le gouvernement, le SGP appelle seul les policiers à manifester dans la rue. le 7 avril 2016, ils sont 8 000 à répondre à cet appel. Un succès. Pour Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’Intérieur, la détermination du SGP a été un véritable tsunami. Comme l’explique Yves Lefebvre : « C’est fini d’être un pied dedans, un pied dehors. Finis les petits arrangements en marge des commissions paritaires et l’abandon du terrain. Cela a mené à l’échec des élections professionnelles de 2014. Aujourd’hui, on ne brocarde pas notre syndicalisme. Je suis fier d’être un syndicaliste ouvrier de la police nationale. Nous inscrivons notre action dans la lutte des classes, c’est-à-dire dans la recherche de l’amélioration des conditions de travail et de rémunération des collègues ».
La bagarre revendicative, marque de l’indépendance de FOLe travail de terrain est indissociable des revendications portées par le SGP Unité Police FO :
- Mise en place d'un protocole additionnel à celui signé par Alliance CGC et l'Unsa Police en avril 2016 ;
- Mise en place d'un nouveau cycle horaire nécessitant d'augmenter les effectifs de 15% (actuellement la grande majorité des policiers bénéficient d'un seul week-end de repos sur 6, alors qu'Unité SGP FO revendique un nouveau cycle horaire permettant d'accéder à un week-end de repos sur deux) ;
- Un véritable allègement de la procédure pénale. à l’instar de FO Magistrat, le SGP revendique la détermination d’une véritable politique pénale et se prononce pour l’organisation en 2017 d’assises de la sécurité… ;
- De véritables moyens supplémentaires, étant entendu que les 250 millions d’euros promis par Cazeneuve étaient déjà prévus dans le projet de loi de financement 2017 ;
- Un véritable statut de travailleurs de nuit pour les « nuiteux », prenant en compte la pénibilité : alignement vers le haut de la rémunération des nuits des policiers ;
- Suppression de la prime de résultats (PRE). Le SGP a à ce titre adopté une résolution très nette contre la PRE : « La politique du résultat, c’est la tombe de la police républicaine » ;
- Suppression de l’Indemnité de Responsabilité et de Performance (IRP), octroyée dans la plus grande confidentialité aux seuls hauts fonctionnaires et commissaires ;
- Augmentation de l’allocation de maîtrise et intégration des primes dans le calcul des pensions…
La perspective interprofessionnelleMichel Le Roc’h, secrétaire général de l’Union départementale, a conclu la réunion en rappelant que la grève des hospitaliers du 8 novembre dernier, à l’appel de FO, CGT et Sud, ouvre la perspective d’une grande manifestation nationale à Paris au premier trimestre 2017. Cette échéance s’inscrit dans la continuité de l’axe de résistance, qui s’est affirmé durant la mobilisation pour le retrait et l’abrogation de la loi Travail. L’UD soutiendra pleinement cette initiative, tant pour défendre les intérêts particuliers et collectifs des camarades, que pour soutenir l’hôpital public aujourd’hui étranglé.