InFOrmation syndicale

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05 octobre 2017

Rentrée scolaire 2017

La situation de l’enseignement en France, tant du point de vue des personnels (enseignants et non-enseignants) que des élèves et des étudiants, ne peut être comprise sans la relier aux politiques générales des gouvernements de toutes les couleurs.
Dans la dernière période, la loi Travail et les ordonnances Macron consacrent l’inversion de la hiérarchie des normes au profit des accords d’entreprise. Dans la même logique, les « réformes » scolaires répétées consacrent l’échelon local au détriment de l’organisation républicaine. L’actuel ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, s’inscrit dans la continuité de la loi dite de «rénovation de l’école», portée successivement par les ministres Vincent Peillon, Benoît Hamon et Najat Vallaud-Belkacem, sous le quinquennat précédent. Cette loi, dont FO revendique l’abrogation, est la mère des dernières contre-réformes, dont la «territorialisation» de l’école et la réforme du collège, qui ont été mises en oeuvre malgré l’opposition de la majorité des personnels et de leurs syndicats.

Tout est menacé : les programmes disciplinaires, les garanties collectives des fonctionnaires (statut général et statuts particuliers), le point d’indice. Sont mises en oeuvre des rémunérations variables en fonction des résultats et de l’adhésion ou non du fonctionnaire à un projet d’école, d’établissement ou de service…  Le nouveau système d’évaluation des enseignants, dont le modèle s’applique depuis plusieurs années déjà chez les personnels administratifs, vise à mettre au pas les professeurs, au détriment de leur indépendance et de leur liberté pédagogique.

Remettre en cause l’école républicaine, c’est bien sûr attaquer un service public, ferment de la République sociale, contradictoire avec les institutions de l’Union européenne. C’est appliquer des coupes budgétaires pour satisfaire à l’exigence sacralisée de réduction des déficits. C’est ouvrir un secteur jusque-là protégé à la « concurrence (prétendument) libre et non faussée ». Mais éclater l’école en micro-territoires ou établissement par établissement, c’est attaquer l’unité des conquêtes du mouvement ouvrier arrachées dans le cadre de l’état-nation. C’est couper tout lien entre le diplôme et la qualification, qui définit en théorie la valeur de la force de travail du salarié sur le marché… Le patronat ne s’y est jamais trompé lui qui, dès les années 1970, a opposé la notion individuelle de « compétences », évaluées au niveau de l’entreprise, à la notion collective et juridiquement saisissable de « qualifications ». Le MEDEF s’appelait alors le CNPF : la rénovation n’est jamais bien neuve…
Pour leur part, les syndicats de la FNEC-FP FO sont pleinement engagés dans les combats revendicatifs, sur le plan national comme dans le département de la Loire-Atlantique.

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Une revendication : des postes
Contribution de Laurent Bertotti, Secrétaire du SNUDI FO 44 (1er degré)

En dix ans, dans l’Éducation Nationale, pour 103 000 élèves supplémentaires, 1 693 postes d'enseignants du premier degré et 2 645 écoles ont été supprimés.
En sept ans,  le nombre de titulaires démissionnaires a doublé et, depuis la réforme de la formation, le nombre de stagiaires démissionnaires a triplé !
La mise en place des CP à 12 élèves, mais seulement dans quelques écoles dites « prioritaires » (REP+) et sans dotation budgétaire supplémentaire, austérité oblige, a placé toutes les écoles dans une situation intenable : les autres classes de ces écoles « prioritaires » ont vu leur effectif augmenter et toutes les écoles « ordinaires » sont restées en sureffectif.
A Ponchâteau, la maternelle se retrouve après la rentrée avec une moyenne de 32 élèves dans les 7 classes. L'Inspecteur d'Académie refuse pour l’instant d'ouvrir, mais une demande émanant de FO vient de lui être envoyée en ce sens.
Une dizaine d’écoles sont dans une situation similaire. En Loire-Atlantique, le Snudi FO 44 revendique depuis des années que :
  • les postes soient prioritairement affectés aux ouvertures / non fermetures de classes;
  • des seuils identiques pour les écoles maternelles et élémentaires;
  • une prise en compte des élèves inclus, afin que :
  • aucune classe ne comporte plus de 25 élèves, 20 en REP et en maternelle, 15 en TPS;
  • les élèves handicapés et/ou en difficulté bénéficient de prises en charge adaptées à leurs besoins, par des personnels qualifiés, dans des classes à effectifs réduits et avec le soutien de RASED complets.
Pour cela une seule solution : créer massivement des postes d’enseignants !


La rentrée en « zizique »
Contribution de Hélène Macon, Secrétaire du SNFOLC 44 (2nd degré)

Fin juin, en pleine période d’examens, le ministre de l’Éducation Nationale, Monsieur Blanquer, annonçait une rentrée en musique pour le 4 septembre.
De musique, il y en a peu eu. Et pour cause, moins d’un an auparavant, la rémunération des professeurs de musique ayant en charge une chorale avait été divisée par deux. On peut aisément comprendre le manque d’enthousiasme. Travailler plus pour gagner moins avec des classes de plus en plus chargées, telle est la réalité de cette rentrée.
Et la « réforme » sur le déroulement de carrière et l’évaluation des personnels, dite PPCR, entérine non seulement le principe du gel du point d’indice mais organise également une pression permanente sur chaque agent.
De règles statutaires nationales et collectives, le simple passage de la notation chiffrée à l’évaluation, a pour objectif d’instaurer une gestion purement individualisée de l’ensemble de la carrière et même d’une partie du salaire.
Un entretien professionnel serait censé faire le point : manière de servir, force de proposition, comportement, éléments de progression et objectifs fixés (atteints ou pas). Ces éléments purement subjectifs rendraient l’agent responsable de sa situation professionnelle. On l’inviterait à expliquer ses incompétences ou difficultés, ainsi qu’à trouver les solutions qu’il envisagerait de mettre en place pour s’améliorer. Pour couronner le tout, on lui demanderait aussi qu’il juge ses propres collègues. Bref, une véritable machine à suicides qui n’est pas sans rappeler France Telecom.
Force Ouvrière, pour sa part, revendique le retrait de PPCR et l’augmentation significative du point d’indice.
Notons qu’une étude de l’OCDE (rapport 2017, Regards sur l’Éducation) souligne le niveau ridicule de la rémunération des enseignants. Un « professeur des écoles débutant gagne 23 944 euros par an en France contre 45 686 euros en Allemagne… (…) L’écart est encore plus important dans le secondaire. (…) Pour 130 heures de plus devant les élèves que dans les autres pays européens ».
On nous vante le modèle allemand dès qu’il s’agit de détruire nos acquis, mais jamais pour améliorer le niveau des rémunérations.