Invité par l’Union départementale à la veille de la mobilisation des fonctionnaires pour la défense de leurs statuts et des services publics, Christian Grolier, secrétaire général de la Fédération générale des fonctionnaires (FGF-FO), a fait un état des contre-réformes du gouvernement combattues par FO : projets de loi « Transformation de la Fonction publique », Santé, Blanquer, retraites...
A suivre:
- l'intervention de Christian Grolier, Secrétaire général de la FGF-FO
- une délégation FO a rejoint le cortège intersyndical de l’Enseignement
Intervention de Christian Grolier Secrétaire général de la FGF-FO
Des chiffres
Aujourd’hui, neuf millions de Français vivent en-dessous du seuil de pauvreté, soit 14 % de la population. Entre 2005 et 2015, un million de citoyens de plus sont passés sous le seuil de pauvreté. Dans le même temps, en 2017, les entreprises du CAC 40 ont fait 98,5 milliards d’euros de profits (...) Entre 2010 et 2018, les dividendes aux actionnaires ont augmenté de 40 %, tandis que les effectifs dans les grandes entreprises ont baissé de 20%.
L’impôt contre la cotisation
Pour renvoyer l’ascenseur aux marchés financiers, Macron regarde ce qui n’a pas encore été «marchandisé», notamment la Santé. Pour ce faire, il doit en finir avec les cotisations au profit de la CSG. (...) En effet, en passant de la cotisation vers l’impôt, la Santé passe au budget de l’état, qui est soumis, du fait des critères européens, à la réduction de dépenses publiques. Donc, à un moment donné, le président de la République va expliquer qu’il n’aura pas assez de fric pour assurer les dépenses de Sécurité sociale et que, pour être remboursés, il faudra se tourner vers le secteur assurantiel, enfin ceux qui en auront les moyens...
L’offensive contre le syndicat
Le projet de loi Fonction publique entre dans un grand système, notamment le titre I «l’avenir des syndicats», qui fait sens avec la restriction de notre droit de manifester, à travers la loi dite «anti-casseurs», mais également avec les restrictions de moyens syndicaux imposés dans le privé par la fusion des instances en CSE. Comme dans le privé, les CHSCT seront supprimés, au moment même où se multiplient les restructurations et les fermetures de services, d’hôpitaux... C’est le pendant des lois Travail dans la fonction publique : la volonté est de se débarrasser des organisations syndicales et d’inverser l’élaboration de la norme au niveau local.
Les retraites
La fédération est opposée au régime universel par points et à la suppression des 42 régimes existants, quel que soit l’âge de départ. (...) Les retraites, aujourd’hui, c’est plus ou moins une promesse pour les salariés, un calcul sur les 25 meilleurs années pour le privé, sur les 6 derniers mois pour le public. à l’inverse, le régime par points ne garantit pas la valeur de service du point, qui sera d’ailleurs soumise, du fait de son rattachement au budget de l’état, à l’austérité des traités européens.
Que faire ?
Le mouvement citoyen des « gilets jaunes », auquel participent nombre de nos militants, exprime notamment une chose : les salariés et les retraités ne sont pas résignés. (...) à la fédération, nous avons un mandat clair: plus de journée d’action, les copains en ont tous assez ! (...) Mes camarades, bien sûr que nous devons impulser, mais la solution ne viendra pas d’en haut. Ce n’est pas une histoire de personne, ça ne peut partir que de vous. Il faut tenir les assemblées générales, des heures d’information syndicales. Partout, il y a des bagarres... les copains de la DGFIP, des douanes, les copains enseignants, tous les jours une grève éclate dans un hôpital ou dans un bureau de poste... La mobilisation, elle existe. Il faut maintenant que nous parvenions à la coordonner. On peut le faire. Nous, on ne fera pas un pacte « écologique et social » avec le gouvernement... On n’a pas d’autre choix que de se bagarrer.
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Une délégation FO a rejoint le cortège intersyndical de l’Enseignement CGT - FO - FSU - Sud, sur le mot d’ordre commun de retrait du projet de loi Blanquer.
A cette occasion, nos militants ont repris l’un des airs célèbres des Gilets jaunes, en scandant : « On est là ! Même si Macron ne veut pas, nous on est là! Pour défendre l’école publique, l’école de la République, nous on est là ! ».
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