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11 mars 2021

U-Log : un rapport de FORCE qui fera date

Interview de Xavier Suzanne, Délégué syndical central d'U-Logistique parue dans L'OS n°716 

Peux-tu rapidement nous rappeler ce qu’est U-Logistique ?

U-Logistique est issue de la séparation de la partie logistique des quatre ex-régions de Système U. La société nationale U-Logistique a été créée en avril 2016. Elle regroupe 23 entrepôts sur toute la France, dont 4 en Loire-Atlantique (un à Saint-Aignan et trois à Carquefou).


Lors de la Commission administrative de l’Union départementale, tu as mentionné un mouvement de grève très suivi sur toute la France. Quelle en est l’origine ?

Dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO), FO portait notamment la revendication d’une augmentation générale (AG) de 3 %. Cette exigence est d’autant plus légitime que l’entreprise a connu une augmentation de 7 % du chiffre d’affaires. Les salariés, dits aujourd’hui de « deuxième ligne », ont par ailleurs été fortement sollicités, afin de livrer les volumes dans les magasins.

Lors de la première réunion du 21 janvier, la direction a répondu par une augmentation générale de 0,5 % et une prime de nettoyage défiscalisée de 7 €. En s’appuyant sur le mécontentement des salariés, FO a donc pris ses responsabilités. Nous avons appelé à des débrayages de deux heures le 29 janvier, afin de peser sur la deuxième et dernière réunion du 4 février. Pour mobiliser les salariés, nous avons organisé des tractages sur toute la France et mené les discussions dans les entrepôts.


Quelle a été l’ampleur de la mobilisation ?

Sur la grande majorité des entrepôts, la mobilisation a été massive. C’est notamment le cas en Loire-Atlantique, avec un taux moyen de débrayage de 75 % et des pics allant jusqu’à 85 % dans certains entrepôts. Cela fait onze ans que l’entreprise n’avait pas connu un tel mouvement.


Ce débrayage a-t-il permis de faire bouger les lignes ?

La mobilisation a pesé et a contraint la direction à évoluer. Elle propose désormais 1 % d’AG au lieu de 0,5 % et monte la prime à 12€ au lieu de 7€. Des avancées ont également été obtenues sur différents sujets liés à l’organisation de l’entreprise. Les discussions avec les salariés sont en cours pour la signature ou non de l’accord.


Quel est l’enseignement d’une telle mobilisation ?

Lors de ces débrayages, les sections FO ont proposé aux salariés de se réunir, afin de leur expliquer le contenu des négociations en cours. Le caractère massif de la mobilisation a permis de démontrer que, dans un contexte de recrutement assez important depuis 2017, les nouveaux embauchés sont également disponibles pour défendre leurs intérêts, y compris sur le terrain du débrayage ou de la grève. Nous avons su instaurer un rapport de force que la direction ne pourra pas ignorer dans les négociations futures.