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14 avril 2021

Idea Services: FO limite la casse sociale [INTERVIEW]

Quelle odieuse appellation que ces « plans de sauvegarde de l'emploi » (PSE) qui se traduisent par des suppressions de postes. Le 22 juillet dernier, la direction d'IDEA Services a ainsi annoncé 96 licenciements. Si l'accord sur l'activité partielle de longue durée (APLD) a permis de préserver 50 emplois, la direction a exercé une forme de chantage à l'emploi pour imposer notamment un gel des salaires pendant trois ans à travers un accord de performance collective (APC). Au final, quatorze salariés sont licenciés. 

C'est bien sûr inacceptable et Force Ouvrière s'oppose à tous les licenciements. Il faut cependant rendre hommage aux camarades qui, sur le terrain, dos au mur, ont tout mis en œuvre pour limiter la casse. 

À suivre, l'interview de Nadia Pambouc, Secrétaire du syndicat de la Manutention, des Services et de la Logistique de Nantes et région.


Interview parue dans L'Ouest-Syndicaliste n°717

Un PSE vient d’être négocié dans ton entreprise, IDEA Services. Peux-tu nous rappeler le contexte?
IDEA-Services est un sous-traitant de Daher jusqu'en 2022. Dans les faits, notre activité dépend entièrement de celle d’Airbus, en particulier des sites de Nantes et de Saint-Nazaire. La crise qui touche actuellement le secteur aéronautique se répercute donc directement sur nous. Lors du confinement des mois de mars et avril 2020, le chômage partiel nous a permis de limiter la casse… mais pas pour les intérimaires qui ont été licenciés. Même si nous avons globalement conservé les mêmes activités qu’avant le confinement, la baisse des cadences implique des baisses de livraison de tronçons qui se traduit par une diminution du chiffre d’affaires de l’entreprise. Airbus a ainsi revu ses contrats avec les prestataires à la baisse. Dans ce contexte, la direction a annoncé le 22 juillet dernier un « plan de sauvegarde de l’emploi » (PSE).

Combien de salariés sont initialement touchés par ce PSE ?
Sur les 275 salariés que comptent les sites de Nantes et de Saint-Nazaire, la direction a annoncé 96 licenciements. L’ampleur de ce plan social nous a secoués. Bien sûr, le rôle du syndicat n’est pas de négocier un PSE, mais nous ne pouvions pas non plus prendre le risque d’une décision unilatérale de l’employeur qui se solderait par le licenciement d’un tiers des effectifs. Après discussion entre nous, nous avons donc décidé de tout mettre en œuvre pour améliorer les conditions à l’intérieur du PSE. Nous avons assuré beaucoup d’affichage et de présence sur le terrain, afin de discuter avec les salariés dans les ateliers. Nous avons été très attentifs sur le fait que les annonces effectuées par la direction aux salariés soient identiques aux avancées que nous obtenions lors des réunions de négociation.

Qu’avez-vous réussi à obtenir ?
Nous avons signé un accord concernant l’activité partielle de longue durée (APLD) sur une période de trois ans, du 16 novembre 2020 au 15 novembre 2023. 
Cet accord a permis de réduire de cinquante le nombre initial de licenciements : 23 sur Nantes et 27 sur Saint-Nazaire. Nous avons par ailleurs signé un accord de performance collective (APC), dans lequel nous avons obtenu le maintien de la prime vacances pour les salariés en place et le maintien de la demi-heure de pause méridienne rémunérée. La direction a imposé le gel des augmentations générales et individuelles de salaires pendant trois ans. La direction a par ailleurs acté la suppression de la prime vacances pour les prochaines embauches, sauf en cas de réembauche d’un salarié licencié. Cet APC nous a cependant permis de conserver trois postes supplémentaires : deux à Nantes et un à Saint-Nazaire.

Vous avez obtenu le maintien de 53 postes sur les 96 initialement supprimés. Que se passe-t-il pour les 43 restants ?
Sur les 43 restants, nous avons 29 départs volontaires, parmi lesquels des départs à la retraite qui bénéficieront d’une exonération d’impôt sur leurs primes de départ. Nous dénombrons également des mobilités internes sur le groupe, y compris localement. La mobilité interne se caractérise par une perte de salaire, mais nous avons obtenu une compensation financière pendant un an. Malheureusement, il reste 14 salariés licenciés : 5 à Saint-Nazaire et 9 à Nantes. On ne peut bien sûr que le déplorer, nous aurions souhaité préserver tous les emplois.

Comment vois-tu l’avenir ?
Je suis très prudente. Les remontées de cadences annoncées dans un premier temps à Airbus sont finalement ralenties. Une compagnie norvégienne vient par ailleurs d’annoncer l’annulation d’une commande de 88 A 320. Nous serons donc très vigilants quant à l’évolution de la situation, en restant toujours aussi déterminés à défendre les intérêts des salariés.