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19 juillet 2021

Dans l'action commune, FO obtient des créations de postes dans les collèges

Syndicat FO du Conseil départemental de Loire-Atlantique

Interview de Catherine Fouquet, secrétaire du syndicat FO du Conseil départemental de Loire-Atlantique et de Valérie Delaunay, trésorière du syndicat et représentante FO au CHSCT et Sylvie Selmane, membre du bureau syndical et responsable des ATTEE pour le syndicat ont répondu aux questions de L'Ouest Syndicaliste.

Le 11 juin dernier, FO a signé un protocole qui engage le Conseil départemental de Loire-Atlantique à créer des postes d’agents techniques au sein des collèges du département. Comment y sommes-nous parvenus ?

Catherine Fouquet – En 2012, notre employeur a mis en place une « dotation cible » qui, par le truchement d’un calcul théorique, lui permet de récupérer des postes au détriment des conditions de travail des personnels dans les collèges. Les établissements sont sous-dotés, tandis que dix collèges ont été ouverts ou restructurés dans la dernière période sans recrutement à hauteur des besoins. Depuis 2019, FO demande notamment une réunion spécifique du CHSCT sur les conséquences de cette dotation pour les agents des collèges. Nous avons eu la même initiative en comité technique. Ce n’est qu’à partir de juillet 2020, suite à une nouvelle relance de notre part, que les autres organisations syndicales ont commencé à bouger sur cette question. En septembre, dans le cadre du CHSCT, nous avons proposé d’effectuer des visites d’établissements. La CGT a appuyé notre initiative. Sur le terrain, nous constatons sans surprise des équipes au bord de l’explosion, du fait du manque de personnels. En février 2021, FO a mis en avant des revendications spécifiques, rejointes par la CGT et l’UNSA. Après avoir freiné, la CFDT est contrainte de reprendre également nos revendications, à savoir :

  • Un plan de rattrapage de la dotation cible, soit 32 postes de titulaires ;
  • La création de 5 postes de volants titulaires ;
  • L’abaissement à 48 heures maximum de la carence pour tout remplacement (au lieu des 15 jours actuels) ;
  • La création des postes nécessaires pour toute nouvelle ouverture de collège ;
  • Un plan prévisionnel d’achat et de renouvellement de matériels pour les agents.


Que s’est-il passé ensuite ?

Valérie Delaunay – Une délégation du CHSCT a été reçue par le président du Conseil départemental de l’époque, Philippe Grosvalet, le 22 février dernier. Ce dernier a annoncé la création de 43 postes pour les nouveaux collèges qui vont ouvrir d’ici 2026, ainsi que la création d’un poste de catégorie A, en contrat de mission, pour lister les besoins dans les collèges. Il a également annoncé la création de 11 postes supplémentaires afin de pallier le manque de postes dans les collèges où la dotation cible est inférieure au calcul de base, ainsi que 4 contractuels supplémentaires qui viendront rejoindre les 6 actuellement en place, avec priorité pour être stagiairisés. La dotation cible n’est cependant pas remise en cause, alors que leurs propres calculs font état de treize collèges déficitaires d’au moins un poste.

Catherine Fouquet – Nous avons alors mené une large campagne d’information intersyndicale et de visites dans tous les collèges, afin de rendre compte de la discussion avec Monsieur Grosvalet. Pour faire monter la pression et construire le rapport de force, nous avons brandi la menace d’un préavis de grève pour un débrayage entre 12 heures et 14 heures au moment des élections départementales et au moment du brevet des collèges. La direction a convié nos organisations syndicales à une deuxième réunion le 1er avril et pris à cette occasion les engagements suivants :
  • 43 postes pour les collèges (création réhabilitation entre 2021 et 2026) ;
  • La création de 4 postes d’auxiliaires en volance en plus des 6 en place ;
  • La création de 11 postes pour les collèges déficitaires d’au moins un poste selon la « dotation cible » ;
  • Le recrutement de 80 emplois « parcours emploi compétence ».
Nous avons alors reconnu l’effort réalisé, mais avons tenu à souligner l’insuffisance de la mesure envisagée en termes de créations de poste et la non remise en cause de la « dotation cible ». Cela étant, nous avons décidé de signer le protocole d’engagement, qui va dans le bon sens avec un engagement de la collectivité de faire une réunion par an pour s’assurer du suivi.


Qu’en est-il des autres secteurs du Département de Loire-Atlantique?

Catherine Fouquet – Un préavis de grève intersyndical a été déposé pour le 20 mai dernier au sein de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) : le manque de moyens et de solutions est tellement criant que les travailleurs sociaux tirent la sonnette d’alarme. La situation est identique au sein de la Protection maternelle et infantile (PMI).
Il en va de même au niveau des routes : sur 31 centres d’intervention existants, le Département ne veut en conserver que 18. Nous avons décidé de voter contre une telle décision. Pour parvenir à ses fins, l’administration veut mettre en place une… « dotation cible », comme pour les collèges ! Nous avions lancé une pétition intersyndicale FO et CGT qui a recueilli plus de ¾ de signatures pour l’abandon de ce projet. Pour une majorité de collègues, la question de la grève s’est posée. Plusieurs ont indiqué être prêts à descendre avec leurs camions vers le siège, mais le confinement a mis un coup d’arrêt à cette impulsion.
Le Département essaie désormais de faire passer la pilule avec une prime exceptionnelle donnée une seule fois en compensation des kms qu’ils vont devoir faire en plus pour embaucher sur leur nouveau site de travail. Ce n’est pas acceptable au regard des conséquences d’une telle décision – y compris en termes de charges financières pour les personnels qui se retrouveront éloignés de leurs centres d’intervention de rattachement. Par exemple, à Legé, les agents allaient en vélo au travail. Ils doivent désormais faire 56 kms par jour, pour 5000 € négociés. C’est trop peu. Ce dossier est passé en comité technique.  FO a pris ses responsabilités en votant contre. La CGT s’est abstenue, la CFDT et l'UNSA ont voté pour. On est en train d’appauvrir le service public: 17 000 nouveaux habitants par an sans création de postes à la hauteur des besoins ! Triste constat pour le mandat de Monsieur Grosvalet...

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Interview parue dans L'OS n°720