InFOrmation syndicale

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29 novembre 2021

Un vrai statut, un vrai salaire : Les personnels AESH sont allés au ministère

 Accompagnants des élèves en situation de handicap 


Les personnels accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH), dont les femmes constituent l'écrasante majorité, revendiquent un vrai statut, un vrai salaire et l'abandon des pôles inclusifs d'accompagnement localisé, sur lesquels nous reviendrons.


L'affichage gouvernemental du handicap, censé être une « priorité du quinquennat » Macron, cache une politique de gestion de la pénurie au détriment de toutes les parties en présence : personnels AESH, enseignants, élèves en situation de handicap et leurs familles.


Une revalorisation insuffisante

Au nombre de 125 000 à l'échelle nationale, les personnels AESH ne bénéficient ni d'un statut de la fonction publique, ni de salaires permettant de vivre convenablement. 

Ainsi, précarisée dans le cadre d'un recrutement contractuel (CDD puis CDI au bout de six ans, si tout va bien) et de temps partiels imposés, une collègue AESH demeurerait sous le seuil officiel de pauvreté malgré une carrière complète.

Et ce, malgré une revalorisation des grilles de salaires obtenue à compter du 1er septembre 2021... mais déjà périmée du fait de l'augmentation du SMIC.


La mutualisation, outil de la pénurie organisée

Le bien-être de l'élève en situation de handicap, inclus dans le système scolaire sans prise en compte réelle de ses besoins et de son environnement, se heurte  à la réalité de l'inclusion systématique : d'un côté, fermetures des structures spécialisées ; de l'autre, mutualisation des moyens au sein de l'éducation nationale au travers des pôles inclusifs d'accompagnement localisés (PIAL).Dans une logique de restriction de personnels, les PIAL sont en effet mis en place dans une logique purement comptable.

Cela se  fait au détriment d'un accompagnement individualisé, permettant de considérer l'élève en situation de handicap comme un individu à part entière et non comme une charge à répartir entre différents personnels, destinés à courir entre plusieurs établissements scolaires.


La solution existe : la création d'un corps statutaire

Alors que les notifications de la Maison Départementale des Personnes en situation de Handicap (MDPH) ont été multipliées par trois en un an en Loire-Atlantique, une cinquantaine de personnels AESH ont démissionné à l'issue de l'année scolaire. Dans les faits, il manque donc des AESH sur le terrain.

Pour les familles concernées, cette situation est bien sûr dramatique. Cela étant, au regard des éléments décrits ci-dessus, comment s'en étonner ? Et qui est responsable, sinon le gouvernement lui-même ? 

Car ce dernier a la solution pour faire du handicap une vraie « priorité nationale » : la création d'un corps statutaire des AESH, impliquant de vraies garanties statutaires, la revalorisation des salaires et le maintien des structures spécialisées  (IME, ITEP...) permettant de prendre en charge la diversité des situations des élèves. C'est notamment ce qu'a rappelé notre camarade Aline Rochard Charpentier lors d'une audience intersyndicale auprès de la Directrice académique des services de l'éducation nationale en Loire-Atlantique le 19 octobre.

C'est cette colère qu'ont également exprimée les milliers de manifestants, venus ce même jour de toute la France à Paris, sous les fenêtres du ministère de l'éducation nationale. 


La montée à Paris du 19 octobre, Nouvel élan du rapport de forces

Les 26 janvier, 8 avril et 3 juin derniers, les personnels AESH ont été appelés par plusieurs organisations syndicales, dont FO, à faire grève et à se mobiliser devant les sièges des instances départementales ou académiques. Cela a certes permis d'obtenir des avancées sur les grilles salariales, mais ces dernières ont été nettement insuffisantes.

Se saisissant d'un nouvel appel intersyndical des fédérations de l'Enseignement FO, FSU, CGT, Sud, SNALC et SNCL à la grève le 19 octobre dernier, la Convention nationale des AESH, qui réunit des délégués de comités départementaux avec leurs organisations syndicales, a décidé de monter d'un cran dans la construction du rapport de forces en appelant les personnels AESH à manifester à Paris.

La Fédération nationale de l'Enseignement, de la Culture et de la Formation professionnelle Force Ouvrière (FNEC FP  FO) et ses syndicats ont soutenu cette initiative et aidé à son organisation, y compris dans l'action commune lorsque cela a été possible.

Des milliers d’AESH, des enseignants, des parents d’élèves sont ainsi venus de toute la France pour porter leurs revendications là où ça se décide, au ministère. Une délégation de Loire-Atlantique était présente, parmi de nombreux autres départements.

Une quatrième réunion de la Convention nationale AESH s'est tenue le 10 novembre dernier et a adopté un appel invitant à « la création de comités dans tous les départements intégrant les AESH, les enseignants, les parents, les associations, les syndicats qui le souhaitent ».

Date est ainsi prise pour continuer à amplifier  le rapport de force et poser la perspective  d'une nouvelle manifestation au ministère, encore plus nombreuse.