InFOrmation syndicale

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20 septembre 2022

Déclaration de guerre !

 par Michel Le Roc’h, secrétaire général de l’UD CGT-FO de Loire-Atlantique

SALAIRES, RETRAITES... SI MACRON VEUT LA GUERRE, IL AURA LA GRÈVE !

L’inflation atteint aujourd’hui 5,9% (septembre 2021 à août 2022). Les prévisions pour la fin de l’année sont alarmantes car le seuil de 8% voire plus devrait être atteint. Les conséquences pour les salariés, les retraités et les chômeurs sont gravissimes. L’augmentation des prix de l’alimentation, les loyers et les tarifs de l’énergie pèsent chaque mois un peu plus sur les revenus des ménages. 

La seule réponse du président de la République est un appel aux sacrifices au nom « de notre liberté et de nos valeurs ». La fin de l’abondance serait-elle de renoncer au chauffage dans son logement et avoir un caddie toujours moins rempli ? La fin de l’abondance, ce n’est pas pour tout le monde. Les dividendes versés au 2ème trimestre 2022 au titre des profits réalisés en 2021 atteignent 44,3 milliards d’euros. Il s’agit d’un record et ces chiffres vertigineux sont à mettre en corrélation avec les 10 millions de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. 

Et ce n’est pas fini. à la faveur de l’envolée des prix de l’électricité, dans le sillage de ceux du gaz, les fournisseurs revendent l’électricité bien au-delà de leur coût de production. Même Bruxelles, par la voix d’Ursula Von Der Leyen propose de plafonner leurs superprofits : « il n’est pas juste de réaliser des bénéfices extraordinaires grâce à la guerre sur le dos des consommateurs ». Elle explique que la taxation de ces superprofits rapporterait 140 milliards d’euros. 

Taxer les « superprofits » serait-il la bonne solution ? Pourquoi ne pas bloquer tout simplement les prix de l’énergie ? Elisabeth Borne annonce le prolongement du bouclier tarifaire en 2023, avec une hausse limitée à 15% pour le gaz et l’électricité au 1er janvier 2023. Un bien curieux bouclier tarifaire permettant aux fournisseurs de continuer à s’engraisser sur le dos du peuple !


Bloquer les prix de l’énergie et augmenter les salaires : telle est l’urgence 

Les mesures prises par le gouvernement pendant l’été (en particulier les primes exonérées de cotisations sociales) ne constituent pas des réponses à la nécessaire augmentation des salaires, des retraites, des minima sociaux. Et en généralisant les exonérations de cotisations, elles mettent en danger notre sécurité sociale et nos retraites. 

L’urgence est à l’ouverture de négociations sur les salaires dans toutes les branches, dans la fonction publique (point d’indice) et dans toutes les entreprises. Comme en Angleterre où les grèves se sont multipliées pour exiger des augmentations de salaire à hauteur de l’inflation, nous devons réunir les syndiqués et les salariés et nous mobiliser sur cet axe. Dans plusieurs entreprises du département, nos camarades ont d’ores et déjà demandé l’ouverture de négociations (Ulog, Quo-Vadis, Macif, etc.). 


Assurance Chômage

La totalité des organisations syndicales dénonce le projet de loi sur l’assurance chômage présenté le 7 septembre en conseil des ministres. Le gouvernement demande tout simplement au Parlement de lui donner les pleins pouvoirs jusqu’au 31 décembre 2023 pour établir de nouvelles règles d’indemnisation en s’émancipant du cycle des négociations prévu par le code du travail, c’est-à-dire en passant par-dessus les organisations syndicales et patronales.  De ce point de vue, nous avons eu raison de ne pas participer au lancement du Conseil National de la Refondation. Une majorité d’organisations syndicales nous a suivis dans ce refus. Discuter, négocier et contracter dans l’intérêt de la classe ouvrière, oui. Nous associer à la mise en œuvre des contre-réformes déjà décidées, non. De ce point de vue, Frédéric Souillot, secrétaire général de la confédération, a raison d’exiger que l’on redonne toute sa place à la négociation collective.


Retraites

Concernant les retraites, les représentants de toutes les organisations syndicales ont saisi l’occasion de leur rencontre avec le ministre du Travail, Olivier Dussopt, lundi 12 septembre, pour lui signifier leur opposition catégorique au recul de l’âge de départ à la retraite ou à une augmentation de la durée de cotisation.

Le gouvernement tente de s’appuyer sur le rapport du Conseil d’Orientation des Retraites pour justifier sa réforme. Le COR a calculé que le système a dégagé un excédent de 900 millions d’euros en 2021 et s’attend à un surplus de 3,2 milliards d’euros en 2022. De nombreux spécialistes s’accordent pour expliquer que « la trajectoire des dépenses » est maitrisée jusqu’en 2070 avec un déficit contenu lors des 25 prochaines années. Déficit, qui précisons-le, n’existerait pas si l’Etat compensait les exonérations de cotisations sociales (2 milliards d’euros par an). Alors, pour convaincre de la nécessité d’une telle réforme, le think tank libéral Molinari a inventé un déficit caché de plus de 30 milliards d’euros. La raison ? La non prise en compte des pensions de retraite des fonctionnaires d’État. Un non-sens et un mensonge qui cachent la volonté de sortir les pensions des fonctionnaires du budget de l’Etat (Grand Livre de la dette publique décrété le 24 août 1793) et d’en finir avec le code des pensions civiles et militaires.

Olivier Dussopt recevra de nouveau les syndicats le 19 septembre pour aborder spécifiquement la réforme des retraites. Macron mise sur une entrée en vigueur dès l’été 2023. Pour cela, il n’exclut ni le scénario du recours au 49-3, ni le passage au moins partiel par le PLFSS (projet de loi sur le financement de la Sécurité Sociale) dès le mois d’octobre. Ce serait mettre le feu aux poudres. 

Le Comité Confédéral National de la Cgt-Force Ouvrière se réunira la semaine prochaine pour aborder toutes ces questions. Comme l’indique le communiqué de la confédération « FO ne reculera pas et appellera à la mobilisation pour défendre notre système de retraite ! ». 


Si Macron veut la guerre, il aura la grève ! 


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