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23 septembre 2024

Abrogation du « choc des savoirs » !

 Éducation - Pour un choc des moyens et des salaires

L’année dernière aura été marquée, à partir du mois de février, par la formidable mobilisation de ces personnels, des parents d’élèves et des élèves eux-mêmes sur une même exigence, le retrait des mesures Attal/Belloubet sur le « choc des savoirs ». 

Pour sa part, Indépendance et Direction FO, syndicat des personnels de direction, à propos des groupes de niveau, parle de la mise œuvre d’une « nouvelle usine à gaz au collège, crash annoncé ». Confronté à cette résistance acharnée, le gouvernement, seul contre tous, a publié les premiers décrets d’application le 17 mars dernier.


Rappelons tout de suite que les mesures  du « choc des savoirs » se mettent en place dans un contexte de réduction des dépenses publiques, de coupes budgétaires annoncées (700 millions dans l’Education nationale), sacrifiant l’école publique aux exigences d’une économie de guerre érigée en priorité absolue.
Une des mesures les plus emblématiques de cette « réforme » est la création de groupes de niveau au collège dans l’enseignement du français et de mathématiques.

Au-delà des grandes déclarationspropagandistes du ministère, les chiffres démontrent l’objectif réel de cette mesure qui n’a rien à voir avec un quelconque dispositif pédagogique au service des élèves : selon les estimations de la Fédération de l’Enseignement, de la Culture et de la Formation Professionnelle FO (FNEC FP-FO), il aurait fallu 6 000 équivalent Temps Plein (ETP), là où le gouvernement n’en a prévu que 2 300... La conséquence directe est que les établissements vont devoir supprimer tous les dispositifs d’accompagnement pédagogique, de dédoublements en sciences, en langues… avec pour corollaire la dégradation de la qualité de l’enseignement délivré.
C’est ainsi que les élèves de SEGPA, classes regroupant des élèves en difficulté scolaire, vont perdre une heure hebdomadaire de technologie.
Le « choc des savoirs », c’est aussi la mise en place de « prépas seconde ».
à partir de la rentrée 2025, après une première phase d’expérimentation à la rentrée 2024, tous les élèves admis en seconde et qui n’auraient pas obtenu le Diplôme national du brevet (DNB) devraient passer un an en classe de prépa seconde avant de rejoindre la « vraie » classe de seconde.
Ce dispositif exigerait 5 625 ETP que le ministère ne mettra sûrement pas ; il y a alors fort à craindre qu’il abaisse le niveau d’exigence du DNB pour que tout le monde l’ait, ou oriente vers l’apprentissage les collégiens non détenteurs du DNB, affaiblissant encore plus l’enseignement professionnel, et faisant ainsi du DNB un examen d’entrée au lycée.

Le « choc des savoirs », c’est encore la destruction des statuts des enseignants par le recours accru aux contractuels prévu dans le cadre de la rentrée 2024, le recours aux professeurs retraités, notamment en maths et en français, le détachement « du corps des professeurs des écoles vers le corps des professeurs certifiés (enseignants de collège et lycée) », le recrutement de « professeurs associés… sur proposition des chefs d’établissements sans condition de diplôme ».
On l’aura compris, toutes ces mesures constituent un plan très cohérent de destruction de l’enseignement public.
La mise en place des groupes de niveau, ce n’est pas seulement du tri social, un affaiblissement des moyens, c’est aussi un pas vers la destruction des statuts par la mise en place d’un corps unique dans lequel tous les enseignants, quelle que soit leur qualification, sont interchangeables.

Mais les personnels et nombre de parents d'élèves n’acceptent pas : au «choc des savoirs», ils opposent le choc des moyens. à partir du mois de février, la situation a été marquée en Loire-Atlantique par plusieurs jours de mobilisations et de grèves, de «collèges déserts» et de blocus lycéens.
La Conférence nationale des délégués contre le « choc des savoirs », tenue le 29 mars au siège de la Confédération FO a été un réel succès.
Un bel exemple de résistance a été « La grande soirée pour l’École » organisée à Nantes le jeudi 11 avril, à l’initiative d’une large intersyndicale de l’Enseignement, dans une jonction inédite avec les parents d'élèves, soirée au cours de laquelle plus de 500 participants ont montré toute la détermination qui s’exprime en Loire-Atlantique et où une mère de famille a pu annoncer : « Nous étions une quarantaine réunie, lorsque nous avons décidé de créer une boucle WhatsApp des parents. Nous sommes aujourd’hui 2000 sur le groupe ».
Le jeudi 14 mai, à l’appel de la CGT Éduc'action, de Sud Éducation, de la FNEC FP FO, une grève nationale a eu lieu « contre le choc des savoirs, pour le choc des moyens et des salaires pour l’école publique ». 

Depuis, dans plusieurs collèges du département, les collègues se sont mobilisés contre les suppressions de classes prévues à la rentrée 2024.
Au collège Rosa Parks à Clisson, un rassemblement a eu lieu le jeudi 20 juin pour exiger l’annulation de la suppression de 3 classes à la rentrée prochaine, ils ont également déposé un préavis de grève reconductible.
Le 25 juin une soixantaine d’entre eux, en grève, soutenus par les parents, se sont rassemblés devant le collège pour réclamer les 3 postes. Début juillet, les collègues ont obtenu la création d’une classe de quatrième supplémentaire, avec comme conséquence le passage de 30 élèves par classe à 24.
Fin juin également, au collège René Bernier à St Sébastien, suite au dépôt d’un préavis de grève, les collègues ont été reçus par la direction académique. Ils exigent notamment le maintien d’une 8ème classe de sixième, des moyens permettant d’organiser les dédoublements, la création d’un poste d’AED (Assistant d’éducation)…
Début juillet, ils apprennent que si actuellement, la classe de 6ème reste supprimée, ils obtiennent cependant 9 heures avec une journée d’AED supplémentaire. 

Certes, ce sont des victoires partielles, mais elles ne peuvent qu’encourager la résistance des collègues, elles démontrent que l’action paie.
Un autre recul du gouvernement est l’abandon, mi-mai, de la fusion programmée des AED et des AESH, deux fonctions totalement différentes. Les AED assurent l’encadrement des élèves alors que les AESH  (accompagnants des élèves en situation de handicap), comme leur nom l’indique, ont pour mission de favoriser l’autonomie des élèves en situation de handicap.
La FNEC FP-FO a pris toute sa place dans le combat des personnels contre cette mesure, elle continue à revendiquer pour les AESH, un statut de fonctionnaire, un vrai traitement.
Le gouvernement a subi lors des dernières élections législatives un cuisant échec qui révèle la profondeur du rejet de sa politique. A l’heure où ces lignes sont écrites, le nouveau gouvernement n’est pas connu, mais quel qu’il soit, le mandat issu des urnes est de tenir compte du refus par l’immense majorité des personnels de l’éducation nationale, de la politique menée depuis des années dans ce secteur. 

Dans ce nouveau contexte, l’attitude des syndicats FO sera la même :
Les revendications en toutes circonstances !
Retrait du « choc des savoirs » !


Jean-Pierre Bréus

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=> Signez la pétition intersyndicale : https://www.mapetition.org/non-choc-savoirs/