InFOrmation syndicale

[VACANCES DU BLOG DU 26 JUILLET AU 24 AOÛT] --- 9 AU 13 SEPTEMBRE STAGE "SANTÉ, SÉCURITÉ ET CONDITIONS DE TRAVAIL" ANNULÉ --- 30 SEPTEMBRE AU 4 OCTOBRE STAGE "DÉCOUVERTE FO ET MOYENS D'ACTION DU SYNDICAT" --- 1er OCTOBRE COMMISSION ÉLARGIE À LA SALLE ESTUAIRE DE COUËRON --- 29 AU 31 OCTOBRE STAGE "CONNAÎTRE DES DROITS" --- 4 AU 8 NOVEMBRE STAGE "FONCTIONNEMENT ET COMMUNICATION DU SYNDICAT" --- 16 AU 20 DÉCEMBRE STAGE "DÉCOUVERTE FO ET MOYENS D'ACTION DU SYNDICAT" --- ...

27 mars 2009

ORIENT EXPRESS : CHINA LABOUR BULLETIN


" Le 19 mai 2008, une délégation de China Labour Bulletin venue de Chine avait rencontré l’Union départementale CGT-FO de Loire Atlantique à la Bourse du Travail à Nantes. Des informations avaient été données sur le combat des ouvriers en Chine. Considérant que « le combat pour le syndicalisme libre et indépendant ne saurait souffrir d’exceptions, qu’il est international » , il avait été convenu d’un commun accord entre Patrick Hébert et Han Dan Fong, rédacteur en chef de China Labour Bulletin, que ce "bulletin ouvrier chinois" adresserait régulièrement des informations à L'Ouest syndicaliste, afin que celui-ci puisse informer les travailleurs français sur le combat pour le syndicalisme indépendant en Chine. Depuis, avec les développements de la crise mondiale, la situation s’est considérablement aggravée en Chine. Et les conflits ouvriers également. Selon l’agence officielle chinoise Xinhua, 5 millions de travailleurs migrants pourraient perdre leur emploi en 2009. D’ores et déjà, selon Chen Quansheng, un conseiller du gouvernement qui s’est exprimé lors d’un forum à Pékin le 19 décembre, 670 000 petites entreprises ont fermé leurs portes, essentiellement dans la province du Guang Dong. On peut estimer que ce sont 6 ou 7 millions d’emplois qui ont été détruits dans cette seule région. Nationalement, on évoque le chiffre de 20 millions. Selon le Président Weng Jintao lui-même, le marché de l’emploi sera dans une situation très grave en 2009, en raison de la crise financière internationale (Xihua, 15 décembre 2008). Dans cette situation, les travailleurs chinois cherchent à se défendre et combattre. Les travailleurs français doivent le savoir. Qu’ils prennent connaissance de nos informations."

Cai Chongguo, représentant en France de China Labour Bulletin ("Le bulletin ouvrier chinois")
http://www.china-labour.org.hk/en/

La "crise" ravive la surexploitation ...

" Avant même la crise économique, les patrons violaient la Loi sur le contrat de travail: contrats rédigés en anglais et non en chinois, signature de contrats différents, avec sceaux d’entreprise différents, et autres procédés retors pour tourner la loi. (...) Selon une récente étude, 26,6 % des travailleurs n’ont toujours pas de contrat d’embauche, 28 % des contrats proposent des salaires inférieurs au minimum légal. Près de 2/3 des travailleurs ont déclaré qu’ils faisaient plus d’heures de travail qu’il n’était indiqué sur le contrat. Les patrons ont aussi augmenté les prix des dortoirs et des repas, de même que le taux des pénalités pour retard au travail ou autres violations des règles de l’entreprise. (... Or avec la crise) les autorités sont prêtes à fermer les yeux sur (ces) violations routinières de la loi; (et) l'ACFTU (note du traducteur : confédération des syndicats officiels) revient à ses traditions de soumission aux ordres du gouvernement, et fait passer les intérêts des travailleurs derrière ceux de l'Etat. (...) Avant l’aggravation de la crise l’an dernier, plusieurs responsables de haut niveau (de la confédération officielle) avaient parlé ouvertement (...) de résoudre les conflits du travail par la négociation de conventions collectives. Mais en novembre, le Southern Daily citait le vice-président de la fédération de Guangdong, Kong Xianghong, qui aurait déclaré : « Etant donné que la plupart des entreprises sont en difficulté aujourd’hui, nous allons suspendre temporairement la recherche de conventions collectives ». Toutefois, comme le souligne Han Dan Fong, rédacteur en chef de China Labour Bulletin, tout n’est pas perdu : «La loi sur le contrat de travail n’a pas disparu, elle est toujours inscrite dans les textes, et les travailleurs savent qu’elle est là s’ils en ont besoin. De plus, ils ont vu cette année combien la grève peut être efficace. Et maintenant qu’ils y ont goûté, ils ne sont pas prêts d’y renoncer à nouveau. »

... mais aussi la riposte ouvrière organisée

La "Commission d’enquête Chine" a été constituée au lendemain de la répression contre le mouvement populaire de mai-juin 1989. Elle publie tous les 15 jours une Lettre d’information. Son dernier numéro rend compte de grèves et manifestations dans tout le pays. Extraits : "Le 2 décembre, à Shaoguan 400 ouvriers d’une des plus grosses usines métallurgiques de Chine, Shaoye, ont bloqué une autoroute pendant deux heures pour défendre leur contrat de travail renouvelé. Ils ont gagné. Le 8, des centaines d’ouvriers ont manifesté à Shanghai pendant trois jours pour exiger de la direction de Huan Hsin (entreprise taïwanaise de pièces pour ordinateurs) qu’elle paie les salaires, primes et heures supplémentaires dus. Le 15, la manufacture japonaise de bagages Jianrong, à Dongguan, a fermé ses portes. Le patron a pris la fuite en laissant ses ouvriers sans paye depuis deux mois et demi. (...) 4 jours plus tard, 300 manifestants se sont vus redirigés sans ménagement vers les dortoirs de l’usine par la police anti-émeute. (Des négociations ont cependant pu être ouvertes)."

Extraits du n° du 20/01/2009 de China Labour Bulletin

9 000 taxis en grève à Chongquin :

" Des milliers de chauffeurs de taxi se sont mis en grève en novembre et décembre 2008 dans plusieurs villes de Chine contre les charges monstrueuses imposées par les compagnies privées, les amendes exorbitantes et les taxis clandestins. Nombre de ces chauffeurs de taxis sont d’anciens ouvriers licenciés des entreprises d’Etat.

A Chongqing, l’une des plus grosses villes du pays, 9000 chauffeurs ont participé à la grève. Le 6 novembre au matin, Bo Xilai, secrétaire du Conseil municipal, et un membre du Bureau politique central du Parti communiste de Chine ont convenu qu'il fallait "revoir la copie"(...)"

Extraits de China Labor News

Après les profs, c'est les policiers et les militaires qui exigent d'être payés


" (...) Généralement, les professeurs souffrent de conditions de travail de plus en plus difficiles pour des salaires très bas, car ils sont payés sur les finances des gouvernements locaux. Ils se plaignent de voir leurs salaires payés en retard, amputés d’office pour combler des déficits budgétaires et d’être victimes de chantage au licenciement s’ils protestent.

Le 23 septembre, les professeurs de la région de Pi, massivement en grève, exigeaient l’application de la loi nationale sur les rémunérations, les portant au niveau de celle d’un fonctionnaire local. Au bout de trois jours de grève, ils obtinrent satisfaction.

Au total, une cinquantaine de grèves et une dizaine de délégations porteuses de pétitions ont été recensées (...) "

(...) Le 21 novembre, 1.000 soldats rendus à la vie civile se sont heurtés à la police à Tainan, lorsqu’ils sont allés demander du travail à la municipalité. 200 ont été arrêtés.

(...) Le 2 décembre, une centaine de policiers ont envahi et occupé trois heures l'Hôtel de ville de Leiyang (province du Hunan), exigeant des augmentations de salaire.(...)"

Extraits de la "Lettre d'infos de Commission d'Enquête Chine"


Voir aussi :
''Nuits de chine, nuits câlines, nuits d'amour...''







http://fo44.free.fr/modules.php?name=News&file=article&sid=343