InFOrmation syndicale

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02 décembre 2011

ACTION SOCIALE: UNE DETTE, MAIS QUELLE DETTE ?

QUI PEUT CROIRE QUE CE SONT NOS SALAIRES, QUASIMENT GELÉS DEPUIS DES ANNÉES, QUI ONT CREUSÉ CETTE DETTE ?

Qu'est-ce que la dette publique ? La dette de l’État, des régions, des départements, des collectivités locales, de la Protection Sociale : tous les établissements de l’Action Sociale et Médico-Sociale sont financés à 100% par des fonds publics et sont donc directement touchés par la « réduction de la dette » dans leurs budgets.

Ya t’il explosion de la dette publique ? OUI, la dette publique est passée de 20% du Produit Intérieur brut en 1980 à 81,7% en 2010.

D’où vient la dette publique ? Du déficit, car l’État a dû emprunter lorsque ses dépenses ont dépassé ses recettes du fait, entre autres, des baisses d’impôts et du remboursement par l’État des exonérations de cotisations sociales accordées aux entreprises. De plus, jusqu’au milieu des années 1970, l’État recourait à l’emprunt auprès de la Banque de France à des taux très faibles. Mais la spéculation mondiale était très intéressée par ce « marché » et plusieurs réformes financières, aux États Unis d’abord puis en Europe, ont
contraint les États à emprunter sur les marchés financiers, avec des taux d’intérêts beaucoup plus élevés : par exemple la Grèce emprunte actuellement à plus de 20% ! C’est le paiement de la dette elle-même et surtout des intérêts, qui depuis 30 ans, creuse les déficits, et non nos salaires et nos retraites.
La dette des États est une poule aux œufs d’or pour les banques et les fonds de pension. C’est pourquoi toutes les autres dépenses ne cessent de baisser, et ce pour financer le remboursement de cette dette et de ses intérêts, créés artificiellement.

Alors, cette dette, ces déficits sont — ils les nôtres ?
Faisons les comptes : en 2010, le déficit de la France était de 136 milliards d’euros : dont le paiement des intérêts de la dette de 42 milliards d’Euros. Or toutes les exonérations accordées, c'est-à-dire les fonds qui ne rentrent pas dans les caisses, se sont élevées à 115 milliards. Donc aucun déficit et même un excédent de 20 milliards ! Mais alors, pourquoi tous les gouvernements, de droite comme de gauche, de toute l’Europe, ne veulent rien changer à ce système suicidaire ? Parce qu’il faudrait reconnaître qu’il n’est pas viable et qu’il faut en sortir.
Le matraquage médiatique actuel cherche à nous rendre individuellement responsables de cette crise financière mondiale. Mais il ne nous rendra ni sourd ni muet : Nous savons que nous avons déjà perdu plus de 15% de notre pouvoir d’achat en 10 ans, que nos retraites en ont perdu près de 20% du fait des contre-réformes successives et que le budget consacré aux salaires des fonctionnaires tant décriés et aux services nécessaires au fonctionnement de l’État est passé de 14% du PIB (Produit Intérieur Brut, qui représente la valeur totale des biens et services produits sur le territoire) en 1995 à moins de 13% en 2010 et ne cesse de baisser du fait de la RGPP : Révision Générale Des Politiques Publiques.

Quels liens entre cette dette et nos Conventions Collectives ?
Dans notre secteur, cela s’est traduit par des augmentations misérables des valeurs du point depuis le gel des salaires en 2000 et 2001, par la remise en cause des différentes Conventions Collectives, dont la récente dénonciation de la CCNT51 en septembre dernier, par des « plans de restructuration » entraînant des suppressions de poste, par le non-remplacement des salariés absents pour maladie ou formation professionnelle, ...

Pourquoi la défense de nos Conventions Collectives est-elle déterminante ?
Après avoir subi une « rénovation » en profondeur en 2002, avec à l’époque, déjà, des menaces de dénonciation de la part de la chambre patronale, la CCNT51 est aujourd’hui « partiellement » dénoncée (plus de 200 pages, tout de même !) après que la FEHAP ait échoué dans sa tentative de révision qui visait à réduire une partie des droits et garanties collectives des salariés.
Parallèlement, la FEHAP met en avant sa volonté d’avancer sur une Convention Collective Unique de Branche, fidèlement accompagnée par un autre syndicat patronal, la FEGAPEI (dans le champ de la CCNT66). Il ne faut pas s’y tromper : ce que les employeurs n’arrivent pas à faire passer au niveau conventionnel, ils vont tout faire pour l’obtenir à un niveau « supérieur », en cherchant à conclure un texte couvrant beaucoup plus de salariés, mais comportant des dispositions minimalistes, et renvoyant l’essentiel à la négociation entreprise par entreprise, voire au gré à gré.
L’exemple de la Branche de l’Aide au Maintien à Domicile est à ce titre exemplaire : la conclusion d’une Convention Collective Unique de Branche (qui n’est pas applicable aujourd’hui), qui rassemble 4 accords collectifs différents, ferait perdre près de 40% de l’indemnisation des frais de déplacement aux futurs-ex-salariés de l’ADMR, généraliserait le recours au travail de nuit et du dimanche, supprimerait la durée minimale d’intervention, mettrait en place le « travail intermittent »,...

Toutes ces raisons confirment l’analyse de FO : la question essentielle aujourd’hui, c’est le maintien et l’amélioration des Conventions Collectives, pas de céder aux « demandes » des employeurs d’une Convention Collective Unique de Branche, qui serait l’occasion pour eux de réduire le coût du travail (ancienneté, salaire individualisé, ...) et d’en finir avec les Congés supplémentaires, qui est l’une des seules reconnaissances de la « pénibilité » du travail dans notre secteur.

Alors, face aux récentes déclarations gouvernementales sur de nouvelles mesures d’austérité contre les salariés, il est urgent, dans l’unité, de mettre un coup d’arrêt à ces politiques injustes et suicidaires qui imposent aux travailleurs de toujours « travailler plus pour payer plus ».

Partout le même scénario se met en place. Mais le gouvernement aura besoin d’un consensus, de l’acceptation de sa « politique de réduction des déficits publics », pour continuer. En Grèce, ils ont d’abord supprimé les Conventions Collectives, puis le Code du Travail, remplacé par des accords d’entreprise à minima, sous le Code du travail. Mais les salariés se sont soulevés et continuent de résister. Regardez leurs banderoles. Ils disent : « cette dette n’est pas la nôtre ! », « des moyens à la hauteur des besoins des populations : écoles, hôpitaux, routes, services publics ! », « UNIS, nous gagnerons ! ».

Mais nous devons aussi tirer les enseignements de la contre-réforme des retraites de 2010 : les manifestations, « journées d’action » et autres rassemblements, même fortement réussis, ne suffisent pas à faire reculer les gouvernements et les employeurs.
Il n’y a que la grève qu’ils comprennent. Tout le reste ne permet, au mieux, que d’exprimer notre colère, pas d’obtenir satisfaction.

C’est sur ce mandat que FO a rencontré les autres organisations syndicales de Loire-Atlantique dans le cadre de la défense des Conventions Collectives et plus particulièrement de la CCNT51. Pour FO, faire reculer la FEHAP sur la dénonciation de la CCNT51constituerait un élément déterminant dans la défense de toutes les Conventions Collectives du secteur, et particulièrement de la CCNT66.

Cela implique la construction d’un rapport de force qui passe par un appel à la grève clair sur ces revendications :
Abandon de la dénonciation de la CCNT51
• Maintien et amélioration des Conventions Collectives
• Augmentation générale des salaires
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Lire aussi :ACTION SOCIALE: APPEL AUX SALARIES DE LOIRE-ATLANTIQUE REGIS PAR LA CCN 51
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Contact : Eric DENISET - deniset.eric@club-internet.fr