Petit calcul. Sachant que:
- les 30 milliards de mesures fiscales pour 2013 représentent 1,5 point de PIB,
- 1,5 point de réduction des déficits équivaut à 1,5 point de croissance en moins,
- les prévisions de croissance pour 2013 oscillent entre 0,8% et 0,4%,
De plus en plus d’économistes constatent en effet que la réduction des déficits, surtout en période de crise économique, se traduit par la mise en œuvre de politiques d’austérité. Et que, contrairement aux discours officiels, celles-ci accentuent les effets de la crise au lieu de les diminuer; un peu comme un médicament qui aggraverait la maladie.
LE SYNDROME DU HAMSTER
Ce cercle vicieux est déjà à l’œuvre en Espagne, en Grèce, au Portugal ou en Italie. L’application méticuleuse des injonctions de la Commission européenne et de la BCE était censée réduire la dette publique. Il s’agissait d’augmenter les recettes de l’État en multipliant les hausses d’impôts, les privatisations, etc., tout en diminuant ses dépenses (gel voire réduction du nombre de fonctionnaires, de leur traitement, diminution des services publics...). Or, c’est l’inverse qui s’est produit: la disparition de pans entiers du service public et l’augmentation de la fiscalité ont entraîné une baisse du niveau de vie de la population et une aggravation du chômage qui font que les rentrées fiscales sont inférieures à ce qui était prévu. Du coup, le déficit se creuse encore, les gouvernements multiplient les mesures censées le réduire mais qui n’aboutissent qu’à une aggravation de la récession économique. Dans son dernier livre, Qui va payer la crise?, le journaliste François Lenglet appelle cette logique «le syndrome du hamster», qui frappe les pays enfermés dans la cage de l’austérité qui courent jusqu’à épuisement sans avancer...
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Article paru dans FO Hebdo n°3044