InFOrmation syndicale

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13 septembre 2013

GRÈVE À LA SNET (Société Nationale d'Electricité Thermique)

La grève stoppe le plan de  licenciements et l'offensive contre le statut des électriciens et gaziers.
La grève nationale du 4 juillet des énergéticiens, (d'EDF notamment) en solidarité avec les 535 salariés de la Société Nationale d'Electricité Thermique (SNET) sous le coup d'un licenciement économique n'a pas fait la "une" estivale des médias.

Pourtant, et ceci explique sans doute cela, il administre la preuve que, par la grève, il est possible de porter des coups d'arrêt décisifs à l'offensive de "libéralisation" du service public énergétique et de remise en cause des garanties statutaires des personnels, impulsée par Bruxelles.

L'aboutissement d'une politique anti-sociale trentenaire
Devant les quelque 300 grévistes réunis en meeting à l'appel de Force Ouvrière et de la CGT à la Centrale de Cordemais le 4 juillet, notre camarade Michel De Sadeleer, s'exprimant au nom de FO, resitua les enjeux du conflit de la SNET dans le cadre de l'attaque en règle déclenchée voilà plus de trois décennies contre les acquis économiques et sociaux d'après-guerre :
" Dans les années 80, après le plan de fermeture des mines par le gouvernement Mitterrand, un accord de partenariat a été passé entre EDF et Charbonnages de France, prévoyant notamment la reprise de plus de 4000 mineurs par EDF. En 1998, lors de la disparition de Charbonnage de France et la création de la SNET 100% publique, les salariés ont perdu leur statut de mineur, mais en obtenant celui des IEG (ndlr : branche des Industries Electriques et Gazières) pour exploiter les centrales thermiques de la nouvelle SNET.
Suite aux directives européennes de 2000 et 2004, le capital SNET a été ouvert à 30% en 2000, puis totalement privatisé. La SNET est alors devenue une filiale du groupe espagnol ENDESA, puis en 2009 du géant allemand E-ON. Lequel, privilégiant pour des raisons stratégiques ses centrales allemandes, a décidé de fermer 5 tranches sur les 7 en activité de la SNET.
Fait révélateur : début 2012, le groupe SPARLING s'était porté repreneur des activités de la SNET dont E-ON entendait se défaire. E-ON l'a éconduit ... pour préserver de la concurrence ses sites de production allemands!"

Passant outre les conclusions des jugements prononcés par diverses instances judiciaires qui avaient été saisies par FO et la CGT, E-ON-France avait convoqué un CCE de la SNET le 4 juillet dans le but de faire entériner 535  licenciements économiques.
D'où la riposte de FO et de la CGT, qui appelèrent à la grève ce même 4 juillet, non seulement les salariés de la SNET, mais aussi tous ceux régis par le statut national de 1946 des industries électriques et gazières ainsi que par les "pratiques" adossées depuis lors. "Statut" et "pratiques" qui proscrivent les licenciements économiques dans les IEG.
"Si les 535 salariés de la SNET étaient licenciés, plus aucun salarié ne serait à l'abri" alertaient en conséquence les sections FO et CGT de Cordemais, ... faisant ainsi écho aux propos du Président de l'Union Française de l'Electricité (UFE), qui voyait dans le demi-millier de licenciements de la SNET la brèche providentielle dans le statut de 1946 des IEG, déclarant tout de go : "les adhérents (de l'UFE) ne veulent plus de garantie d'emploi".
Mais le succès de la grève du 4 juillet a douché les espoirs des patrons tant de la SNET que de l'ensemble de la branche des IEG.

La consécration du principe d'absence de licenciement dans les IEG
Contrainte par le rapport de forces à faire profil bas et donc à céder aux exigences des syndicats ayant appelé à la grève du 4 juillet, la direction de la SNET a dû accepter de renoncer purement et simplement au demi-millier de licenciements qu'elle avait programmés.
Cela a débouché sur la conclusion d'un protocole d'accord, validé par FO le 10 juillet, et comportant une "annexe" qui _avec l'aval de l'Etat qui s'engage à veiller à son respect_ rappelle le principe d'absence de licenciements dans les IEG :

" Les pouvoirs publics veilleront à l'application du présent protocole et à faciliter la mobilité entre les entreprises du secteur, conformément aux dispositions et garanties conférées aux agents par le statut des IEG et confirmées par les pratiques depuis 1946, qui s'applique à la SNET comme aux autres entreprises de la branche ".