InFOrmation syndicale

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17 septembre 2014

Halte-là !

par Patrick Hébert

Il n’est pas toujours facile de rester poli ! Comment qualifier ce gouvernement ?
Finalement, peut-être est-il tout simplement inqualifiable ?
Pas un jour sans que Manuel Valls ou un de ses ministres n’annoncent une nouvelle mesure contre les salariés, les chômeurs ou les retraités. C’est de l’acharnement ! A chacune de ces décisions, les patrons ricanent et réclament encore plus. Manuel Valls fait des déclarations d’amour aux «entreprises». Il pense peut-être récolter en échange quelque reconnaissance dans les urnes. Il se trompe lourdement. Les serpillières, ça sert pour s’essuyer les pieds !

Evidemment, le MEDEF profite amplement de cette situation pour exiger de nouvelles «réformes». Tout y passe, le SMIC, les jours fériés, les 35 heures, etc…
Le gouvernement et sa majorité s’exécutent servilement, mais ce faisant, provoquent un rejet massif. S’il y avait de nouvelles élections législatives, combien de députés du Parti socialiste seraient-ils réélus ? Une poignée probablement. C’est pourquoi d’ailleurs il ne faut guère se faire d’illusions à propos des députés «frondeurs».

Dans sa première version, le gouvernement de Manuel Valls s’est efforcé d’associer les confédérations syndicales à la mise en œuvre de sa politique, en particulier du pacte de responsabilité. Dans cette perspective, les Montebourg et Hamon avaient une utilité pour tenter de nous entraîner dans les «conférences sociales».
Le refus de notre Confédération et de la CGT de cautionner cette escroquerie a sonné le glas de cette tentative. Le nouveau gouvernement cherche toujours à nous attirer dans ses filets, mais le cœur n’y est plus.
Montebourg remplacé par Emmanuel Macron, le premier ministre se précipite à l’université du MEDEF pour se faire ovationner. Que les patrons applaudissent Manuel Valls c’est bien le moins qu’ils puissent faire.

Alors que le chômage augmente chaque jour, que les salaires et les retraites sont bloqués, les patrons touchent les crédits d’impôts du CICE (Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi). Et surtout que l’on ne nous dise pas qu’il s’agit d’aider les entreprises en difficulté.

Quand en Loire-Atlantique nous bataillons pour sauver les ABRF à Châteaubriant, malgré la mobilisation des salariés et les promesses des élus, le gouvernement ne trouve pas un centime pour sauver les emplois. Et pourtant, les grands groupes perçoivent des milliards de CICE. 2,3 milliards pour le secteur du commerce. Parmi les heureux bénéficiaires la famille Mulliez (hypermarchés Auchan), plus grande fortune de France. Ces sommes considérables vont augmenter les dividendes des actionnaires.
C’est l’augmentation des impôts des plus pauvres qui permet de verser ces sommes invraisemblables, environ 1 million de nouveaux contribuables soumis à l’impôt sur le revenu.

Cette politique ultra réactionnaire est massivement rejetée. Le «pacte de responsabilité» est vomi. Il provoque l’écœurement. La classe ouvrière certes subit des coups, mais si elle a renoncé à placer ses espoirs dans une illusoire alternance politique, pour autant elle n’est pas abattue.
Au plan syndical, la clarification marche à grands pas. Bien sûr, la direction de la CGT continue à œuvrer pour un «syndicalisme rassemblé» avec la CFDT. Mais dans les syndicats, les militants n’acceptent plus de se retrouver aux côtés de ceux qui soutiennent la politique de l’Union européenne et du gouvernement. Dans les entreprises, le plus souvent c’est l’action commune pour la satisfaction des revendications qui l’emporte, laissant ainsi la CFDT et ses «collaborateurs» sur le bord du chemin, ou plus précisément dans les ornières.
Dans toutes les réunions qui se tiennent à cette rentrée, les militants et plus largement les syndiqués discutent. Sur le constat, pas de problème, tout le monde est d’accord : cette politique est inacceptable. Alors que faire ?
La grève, la vraie, une grève générale qui bloquerait le pays.
Bien sûr, ce serait la bonne réponse.

Mais nous savons que cela ne se décrète pas, même si cela se prépare, et que tous les mouvements en cours y contribuent. Pour autant il est impossible de ne rien faire, de rester les deux pieds dans le même sabot. Nous ne sommes ni des commentateurs ni des pleureurs. Nous nous honorons d’être des militants, c’est-à-dire des combattants. Alors, il est de notre responsabilité, de notre devoir même de proposer une perspective qui permette de mobiliser ceux qui veulent résister.

En 2010, le 15 juin, notre Confédération organisait une grande manifestation nationale à Paris. 70 000 militants avaient répondu à l’appel. Sans aucun doute, cette initiative a joué un rôle déterminant dans les grandes grèves de fin 2010 contre la "réforme" des retraites.

Aujourd’hui compte tenu des attaques incessantes contre nos conquêtes sociales, il est certain que les militants de notre CGT-FORCE OUVRIERE répondraient massivement à un tel appel ! Cette décision ne dépend que de nous ! Et puis rien ne nous interdit de penser qu’une telle initiative pourrait trouver un large écho dans d’autres organisations, en particulier dans la CGT, car nous savons bien que les militants de cette organisation, eux aussi, se posent les mêmes questions.

Alors, si nous voulons créer le rapport de force, seul susceptible de faire reculer le gouvernement et le patronat, n’hésitons pas. Ayons confiance dans la capacité de mobilisation de la classe ouvrière et de ses militants. Partout, organisons l’action, y compris la grève pour obtenir satisfaction à nos revendications.

Face à une offensive qui touche tous les salariés, du privé comme du public, les chômeurs comme les retraités, il faut une initiative nationale et interprofessionnelle !
Pourquoi pas monter massivement à Paris pour dire à ce gouvernement : "Halte-là ! Vous ne passerez pas ! Retrait du Pacte de responsabilité !"