Entre 1972 et 1993 - date de l’évacuation du site avant sa destruction en 2005 -, 1 800 salariés de l’Insee, du Trésor Public, du Ministère des Affaires Étrangères et du restaurant inter-administratif ont été exposés à l’amiante. Nombre de familles sont touchées par des maladies liées à l’amiante, qu’elles peinent aujourd’hui à faire reconnaître en maladies professionnelles.
C’est pourquoi l’Union départementale FO, dans une large intersyndicale, revendique le classement du bâtiment en site amianté, permettant d’ouvrir la voie à l’indemnisation des victimes.
Cela fait quinze ans que les Unions départementales de Loire-Atlantique demandent le classement du bâtiment Le Tripode en site amianté. L’état sanitaire des agents ayant travaillé au Tripode se dégrade de jour en jour. Une surmortalité de ces salariés a par ailleurs été constatée.
Le classement du bâtiment en site amianté nécessite un décret ministériel et relève donc de la responsabilité du gouvernement. Il permettrait aux victimes de bénéficier des dispositifs d’indemnisation et ouvrirait la possibilité aux 400 agents encore actifs, sur les 1800 agents ayant travaillé dans ces locaux entre 1972 et 1993, de bénéficier d’un départ en pré-retraite amiante. Les pouvoirs publics empêchent l’aboutissement de la procédure.
En 2008, Jean-Marc Ayrault avait signé un courrier à destination de Christine Lagarde, alors ministre de l’Économie, demandant expressément le classement du site. Force est de constater que sous la mandature de François Hollande, rien n’a été fait.
Lors de ses voeux aux personnels du Ministère des Affaires étrangères le 3 février dernier à Nantes, Jean-Marc Ayrault a indiqué qu’il avait «pris la décision avec Michel Sapin de saisir conjointement le Premier ministre pour demander un nouvel examen de la demande».
Pour sa part, FO s’inscrit dans la démarche intersyndicale d’une demande d’audience au Préfet de Région et dans l’organisation d’un rassemblement le 27 février, pour obtenir enfin le classement du Tripode en site amianté.