Le 18 décembre, les salariés de la Sécurité sociale étaient en grève. Depuis des années l’ensemble des services de la Sécurité Sociale est confronté à la dégradation de ses conditions de travail, à la remise en cause de ses droits et de ses acquis, au blocage des salaires, à des difficultés dans l’évolution des carrières, à des restructurations, des mutualisations.
La situation catastrophique que subissent les agents de la Sécurité sociale est la conséquence directe des mesures d’économie et d’austérité, décidées par les différents gouvernements.
Le but de ces derniers est de baisser systématiquement les effectifs, afin de réaliser des économies. Ils ont tellement réduit les effectifs que la Sécurité Sociale est en excédent. Et, plutôt que d’utiliser ces excédents pour améliorer les conditions de travail des salariés, le gouvernement actuel envisage de les affecter à d’autres budgets que celui de la Sécu ! C’est un vol manifeste, commis sur le dos des salariés et des assurés ; c’est l’étatisation de la Sécurité Sociale dans les faits !
On pourrait penser que, puisque la situation est devenue saine, la cure d’amaigrissement imposée à la sécu allait cesser. Bien au contraire, l’état persiste et signe : les orientations inscrites dans le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2019 (PLFSS) vont amplifier et accélérer la dégradation de la situation du personnel et celle des assurés sociaux. Ces nouvelles mesures vont mettre les organismes dans des situations encore jamais connues ! Un exemple : les conventions d’objectifs et de gestion (COG) 2018/2022 prévoient la suppression de 12 000 postes pour la Sécurité Sociale, dont 8 000 pour la seule branche maladie !
Pour faire face à ce manque d’effectif, les directions vont chercher à faire travailler plus les agents en poste, ou à se défaire de certaines activités au détriment des assurés.
Mais cela ne suffirait pas ! Le plus grand danger pèse aujourd’hui sur les accords RTT, sur l’horaire variable, sur les accords locaux portant sur le temps de travail. Depuis la mise en place des ordonnances Macron, les directions ont la possibilité de négocier un accord local avec des dispositions inférieures à notre Convention collective.
Un appel à la grève a été lancé pour le 18 décembre 2018 par les Fédérations FO, CGT, CFTC, CFE-CGC et SUD. Dans les organismes concernés de Loire-Atlantique (CPAM, CAF, CARSAT, UGECAM, Service médical et CIRTI), le taux de grévistes a été en moyenne de 30%. à Nantes, des appels communs FO et CGT à rejoindre les retraités devant la préfecture le 18 décembre ont été suivis par plus de 50 salariés de la Sécu.
La direction restant sourde aux exigences des agents, un nouvel appel à la grève est fixé au mardi 29 janvier 2019. Des assemblées générales avec les personnels sont prévues pour discuter des moyens à mettre en œuvre afin d’élever le rapport de force. Nous sommes convaincus que la place des organisations syndicales se situe sur le terrain de la satisfaction des revendications, et non en participant au « Grand débat national », qui constitue un véritable danger pour la démocratie et pour l’existence même des organisations syndicales.
Eric Pelard, Syndicat FO des Organismes Sociaux 44