Métallurgie Nantes et région
Les élections professionnelles viennent de se dérouler au sein de l’entreprise Saunier Duval ECCI, située à Nantes, le dépouillement du scrutin ayant eu lieu le 29 janvier dernier.
En obtenant plus de 40 % des suffrages valablement exprimés dans le premier collège, la section FO a progressé en représentativité.
Interview parue dans L'Ouest-Syndicaliste n°698
Dans quel contexte se sont déroulées ces élections ?
Sur le terrain de l’action revendicative, la section FO n’a cessé de réaffirmer la revendication d’augmentation générale des salaires. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes opposés à l’accord 2018, qui inversent la proportion entre les augmentations individuelles et les augmentations générales, au détriment de ces dernières. Sur le plan du rapport de force, ces élections s’inscrivent dans un contexte où la direction cherche à éjecter FO du paysage syndicale de l’entreprise.
Comment cela se traduit-il ?
Cela prend différentes formes. Par exemple, malgré un combat gagné sur le fond devant l’Inspection du travail puis le ministère du Travail, un de nos adhérents, élu du personnel à de nombreuses reprises, a malgré tout été licencié. Par ailleurs, à l’instar de nombreux salariés, nous pensons que la direction a aidé la CFDT à garnir ses listes, lui permettant de présenter dans les trois collèges 26 candidats sur les 26 sièges, afin de se débarrasser de FO par le biais de loi 2008 sur la représentativité. C’était un petit peu David contre Goliath, mais FO, grâce à ses adhérents, aux salariés de Saunier Duval et à sa capacité à se battre pour leurs intérêts, a su tenir la dragée haute à l’adversité.
Quels sont les résultats pour FO ?
Les six candidats présentés par FO dans le premier collège (ouvriers et employés) ont été élus, puisque nous avons obtenu trois sièges de titulaires et trois sièges de suppléants. Nous avons obtenu plus de 42 % des suffrages valablement exprimés dans ce collège, qui était le seul où nous présentions des candidats, soit une progression de trois points par rapport à 2016. Du point de vue de la représentativité globale, cela représente plus de 19 %.
Qu’en est-il de la participation ?
La participation est globalement en baisse par rapport aux élections précédentes. C’est une des conséquences du vote électronique, contre lequel la section FO s’est positionnée, qui a été marqué par des bugs et une remise en cause de l’anonymat des votants. Par ailleurs, il est important de souligner que l’abstention est particulièrement importante dans le 2ème collège, où seule la CFDT présentait une liste et où seulement 57 % des suffrages ont été valablement exprimés par rapport au collège électoral , accompagné d’ un vote blanc ou nul non négligeable.
Quelles sont les perspectives de développement pour FO ?
Le fait que nous ayons consolidé notre position a été accueilli de manière très positive dans les ateliers. C’est le résultat d’une équipe dynamique qui a accompli un formidable travail de terrain. Maintenant se pose la question de renforcer le syndicalisme revendicatif que nous portons, contre le syndicalisme d’accompagnement de la direction incarné par la CFDT. FO continuera de défendre l’intérêt des salariés de tous les collèges de l’entreprise. Nous avons été les seuls à revendiquer et à obtenir le paiement par la direction d’une « prime Macron ». Nous avons également demandé par tract une renégociation des accords de salaire par les signataires (CFDT/Direction), afin de revoir l’accord de 2018. Ce dernier a acté une augmentation générale des salaires de 1,4 %, alors que l’inflation a atteint 1,8 %. Cela fait partie de l’ensemble des revendications que porte la section FO, qu’elles soient économiques ou en matière de conditions de travail.