par Claire Compain - Dossier paru dans L'Ouest-Syndicaliste n°754
Pour le gouvernement d’Emmanuel Macron, ce ne sont pas les 78 milliards d’€uros d’exonérations de cotisations patronales dont ont bénéficié les entreprises en 2024 qui fragilisent l’assurance maladie. Ce sont les assurés sociaux et surtout ceux qui sont en arrêt de travail. Dans ces conditions, il a décidé de s’en prendre à l’indemnisation des arrêts de travail des salariés du public et du privé.
À compter du 1er mars, les arrêts de travail des fonctionnaires et de l’ensemble des hospitaliers ne seront plus indemnisés qu’à 90% du traitement indiciaire brut pendant les trois premiers mois d’arrêt contre 100 % du traitement indiciaire brut aujourd’hui garantis par leur statut. À partir du quatrième mois, les règles ne changent pas, l’indemnisation demeure égale à 50 % du traitement indiciaire brut.Les attaques du gouvernement n’épargnent personne. Ainsi, un décret publié le 20 février dernier prévoit l’abaissement du plafond des indemnités journalières des assurés du privé de 1,8 à 1,4 SMIC au 1er avril. Cela signifie que pour un arrêt de travail déposé après le 1er avril, le salaire mensuel pris en compte sera limité à 2 522 €uros brut soit 1 801,8 €uros net. De ce fait, l’indemnité journalière maximum passera de 53,31 €uros à 41,46 €uros brut par jour soit une baisse de plus de 22 %.
Présentée le 7 novembre 2024 au Conseil d’administration de la Caisse Nationale de l’Assurance Maladie, notons que cette mesure avait fait l’objet d’un vote négatif unanime. C’est ce que le gouvernement appelle le dialogue social.
L’abaissement des indemnités en cas d’arrêt de travail est une grave remise en cause de nos acquis. Le décrochage entre le salaire et le revenu de remplacement amorce une privatisation du système de remboursement par la Sécurité sociale. Un minimum serait complété par des mutuelles ou des assurances de prévoyance pour ceux qui en auraient les moyens avec une logique de profits sur notre santé à la clé.
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