InFOrmation syndicale

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25 mars 2010

FOURBIR LES ARMES


Le deuxième tour des élections régionales a confirmé les tendances du premier tour : abstention 50% des électeurs inscrits. Dans certaines villes ouvrières ou certains quartiers, elle dépasse 70%. D’élections en élections, le mouvement abstentionniste se renforce. Il exprime le rejet de la politique menée par les gouvernements, de droite comme de gauche. Comme d’habitude, dimanche soir, la plupart des représentants des partis politiques et les journalistes se sont évertués à limiter l’ampleur de ce phénomène, pour autant, ils ne peuvent plus maintenant l’ignorer. Certains "démocrates" effrayés par cette désaffection, proposent de rendre le vote obligatoire. Le suffrage universel est une conquête démocratique. Quand les électeurs boudent les urnes, il y a des raisons et ce n’est certainement pas en menaçant de sanctions financières ceux qui refusent de voter que l’on va répondre à leurs questions.

Dans ce contexte, le parti actuellement au pouvoir a reçu une bonne raclée. Compte tenu du caractère bonapartiste du système, encore accentué par "le style" de Sarkozy, le président de la République est évidemment affaibli. La "gauche plurielle", reconstituée pour la circonstance, bien sûr gagne ces élections, mais avec 50% de votants, le succès est plutôt relatif.

La réalité, c’est que le système craque de toutes parts. Le fossé entre le gouvernement et la classe ouvrière ne cesse de se creuser. En Islande, 93% de NON, pour 1,7% de OUI sur un projet pourtant approuvé majoritairement par le Parlement. En Grèce, en Espagne, au Portugal, les grèves et manifestations se multiplient.

En France, au sommet de l’Etat, cette situation provoque les premiers craquements. Certains commencent à s’inquiéter pour leur job. "Ventre affamé n’a point d’oreilles" dit le proverbe. En l’occurrence, les oreilles cherchent déjà à écouter d’autres sirènes !


Et pourtant, surveillé de près par l’Union Européenne, le gouvernement doit mettre au plus vite en œuvre les contre-réformes pour réduire le "déficit" (1).

Il procède donc à quelques réajustements ministériels cosmétiques, mais que ce soit avec Darcos ou avec Eric Woerth, aucune illusion, c’est la même marchandise que l’on va tenter de nous vendre.

Le scénario commence à se préciser. A la mi-avril, le C.O.R. (Conseil d’Orientation des Retraites) va faire ses propositions. Quel qu’en soit le détail, nous savons que l’objectif est d’aboutir à une augmentation de l’âge du départ à la retraite, à terme 67 ans voire 70 ans.

A ce sujet, on ne dénoncera jamais assez l’escroquerie qui consiste à défendre "l’âge légal" de départ à la retraite à 60 ans. Le piège est grossier. Le gouvernement peut facilement nous accorder satisfaction, puisque déjà de plus en plus de salariés sont contraints de partir après 60 ans pour toucher une retraite décente.

Défendre un "âge légal" de départ, sans préciser à taux plein, c’est tromper les travailleurs. A ce petit jeu, les jésuites de tous bords sont très forts. C’est aussi pourquoi il faut dénoncer cette manoeuvre lamentable à chaque fois que l’occasion se présente.

La présentation du rapport du C.O.R. sera d’ailleurs pour nous, l’occasion de dénoncer une fois encore ces truanderies d’autant plus scandaleuses qu’à chaque fois on tente de nous compromettre. En effet, notre participation, discutable, au C.O.R. permet de nous associer frauduleusement à ses conclusions.

En réalité, ce rapport n’est qu’un élément pour préparer les esprits à la loi qui, elle, devrait venir en septembre.

Les dirigeants de la C.G.T. et de la C.F.D.T. qui sont favorables à "une réforme" ont commencé à préparer le terrain.

Le 23 mars, n’était que le coup d’envoi d’une longue série de manifestations "unitaires", plus précisément, "unicitaires"

Les deux compères, Thibault et Chérèque, cherchent une nouvelle fois à nous entraîner comme en 2003 et 2009, dans une série de processions.

Déjà, en Loire-Atlantique, l’Union départementale CGT nous invite au lendemain du 23 mars, à une "intersyndicale " pour discuter des prolongations au 23. On nous propose le 1er mai bien sûr, mais aussi le 6 ou 8 avril. Peu importe les dates.

D’autres rumeurs courent à ce sujet, il est évident que les responsables de la CGT sont décidés à poursuivre leur politique d’étouffement et d’essoufflement de la classe ouvrière.

Il n’est pas certain que les choses se passent comme ils le souhaitent. Le 23 mars 2010 n’est pas comparable aux immenses manifestations de janvier et mars 2009.

Il y a tout juste un an, le 19 mars 2009, c’était un déferlement.

Aujourd’hui, on est loin du compte, et pourtant, le mécontentement est encore plus profond. Les travailleurs, et surtout les militants qui, malgré tout, "faute de mieux", ont participé aux manifestations du 23 mars savent très bien que ce genre "d’actions " débouchent sur une impasse. Ils sont, pour la plupart, sans illusion.

Alors, nous ne devons, d’aucune manière, contribuer à nourrir ces illusions.

Notre camarade Jean-Claude Mailly a déjà annoncé que notre organisation prépare ses propres manifestations le 1er mai, selon des modalités qui seront débattues au Comité Confédéral National les 31 mars et 1er avril.

Cette importante réunion sera aussi l’occasion de rappeler notre proposition de grève interprofessionnelle mais aussi de débattre d’une initiative de notre Confédération.

Selon le calendrier du gouvernement, le projet de loi sur les retraites devrait être présenté au Parlement en septembre. Alors, il nous faut préparer la mobilisation pour créer un véritable rapport de force. C’est pourquoi il faut commencer par rassembler tous les militants Force-Ouvrière, pour pouvoir peser sur les événements.

Alors, pourquoi pas une grande manifestation à Paris ? En quelque sorte une veillée d’armes.


(1) A ce sujet, la soumission du gouvernement aux diktats de l'Union Européenne, en particulier à la doctrine de " la concurrence libre et non faussée" est confirmée dès le 22 mars, au lendemain des élections régionales. En effet, le gouvernement a autorisé la vente au coréen STX des actions qu'Alstom possède dans les Chantiers de l'Atlantique.
Cette décision scandaleuse prépare la liquidation des chantiers. Plus que jamais le combat pour la nationalisation continue.


Note: Patrick HEBERT, Secrétaire général de l'UD CGT-FO de Loire Atlantique