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02 décembre 2021

Il faut sauver le soldat Buzyn

 ... (Maladies) chroniques de la Macronie 

Tout le monde a gardé en mémoire les images d'Agnès Buzyn fondant en larmes au moment de quitter son poste de ministre de la Santé en février 2020. « Lorsque j'ai quitté le ministère, j'ai pleuré car je savais que la vague [de Covid-19] était devant nous » s'était-elle justifiée quelques semaines plus tard, au sortir de sa déroute dans la course à la mairie de Paris (1).

Rappelons qu'au mois de janvier, la même Agnès Buzyn avait déclaré que les risques de propagation du virus étaient « très faibles », alors que, dans le même temps, les personnels soignants s'apprêtaient à affronter l'épidémie de Covid, livrés à eux-mêmes, sans masques et sans blouses (entre autres)...

Suite à sa convocation par la Cour de Justice de la République (CRJ) (2), le 10 septembre dernier, l'ancienne ministre – désormais salariée de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) – a donc été mise en examen pour « mise en danger de la vie d’autrui » (3).

Une décision dont le moins que l'on puisse dire est qu'elle a gêné aux entournures une grande partie de la classe politique, à tel point que des élus d'obédiences diverses comme Damien Abad (LR) ou encore Fabien Roussel (PCF) ont évoqué tour à tour un risque de « judiciarisation de la vie politique »(4).

Le moment a semblé si grave que même Laurent Berger s'est senti obligé de voler aux secours de l'ex-ministre de la Santé. Interrogé sur France Inter, le secrétaire général de la CFDT a ainsi qualifié la décision de la CRJ de « dérive de la démocratie » tout en s'indignant du fait que cette mise en examen jette « à la vindicte populaire des responsables politiques qui ont sans doute fait leur travail comme ils ont pu »...

Du côté de la majorité, la député des Yvelines, Aurore Bergé, est montée au créneau évoquant un « précédent dangereux » et regrettant que ce genre de sujet ne puisse pas être réglé « dans le cadre des élections ».

L'inquiétude au sein de la macronie s’explique d’autant plus qu'après Agnès Buzyn, c'est l’actuel ministre de la Santé, Olivier Véran, ainsi que l’ex-Premier ministre, Édouard Philippe qui pourraient être mis en cause par la CRJ…

D'une manière générale et bien que l'institution ne soit pas connue pour sa virulence, la mise en examen d'Agnès Buzyn pourrait bien faire resurgir le débat sur la baisse des moyens de l'hôpital public appliquée depuis plus 30 ans par les différentes majorités au pouvoir. De quoi peut-être expliquer ce formidable élan de solidarité...     



(1) Le Monde, le 17 mars 2020

(2) La CRJ est la seule juridiction habilitée à juger des ministres dans l'exercice de leur fonction.

(3) La convocation avait lieu dans le cadre de l'enquête menée depuis juillet 2020 sur la manière dont le gouvernement a géré la lutte contre la pandémie.

(4) La Dépêche, le 12 septembre 2021.

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Article paru dans L'OS n°722 - https://www.fo44.org/p/louest-syndicaliste.html

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