InFOrmation syndicale

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06 mars 2025

Mascarade !

    par Michel Le Roc’h, secrétaire général de l’UD CGT-FO de Loire-Atlantique

La Confédération a décidé de quitter le «conclave » le 27 février. Elle l’a qualifié de mascarade et chacun pourra lire son excellente déclaration liminaire* qui réaffirme l'abrogation de la réforme des retraites. L’objectif du gouvernement était de nous intégrer à la mise en œuvre d’une nouvelle réforme contre nos retraites par un allongement de la durée de cotisation, la capitalisation ou un régime universel par points. En notre absence, la « délégation paritaire et permanente » adossée au gouvernement a acté un programme de travail avec en particulier l’objectif d’un « retour à l’équilibre » du système en 2030. 

Nous savons que le gouvernement et ses alliés veulent aller beaucoup plus loin. Darmanin a déclaré qu’il fallait mettre fin à notre système par répartition et Macron a cité l’exemple du Danemark prêt à repousser l’âge de départ à la retraite à 70 ans pour financer l’effort de guerre !


Ebranlés et humiliés par les virulentes attaques dont Volodymyr Zelensky a fait l’objet de la part de la Maison Blanche et sommés d’augmenter leurs dépenses militaires, les dirigeants européens réunis à Londres ce week-end, en présence des représentants de l’OTAN, ont vanté le modèle danois. Mette Frederiksen, membre des sociaux-démocrates et Première ministre du Danemark, a en effet annoncé débloquer un fonds de 50 milliards de couronnes (6,8 milliards d’euros) pour porter les dépenses militaires du Danemark à 3 % du PIB en 2025-2026. La dirigeante propose de reculer l’âge légal de départ à la retraite à 70 ans pour financer cet effort guerrier. Macron demande déjà une révision de la loi de programmation militaire pour dépasser les 3 % du PIB en matière de défense, avec l’objectif de franchir la barre des 5 % dans un second temps – ce qu’exige explicitement Trump des gouvernements européens. Que restera-t-il des retraites, des services publics, de l’École, de l’Hôpital et de la Sécurité sociale avec de telles dépenses et une volonté de poursuivre la réduction du déficit public ? Macron, à la recherche de liquidités dans l’immédiat, évoque même l’idée de piller l’épargne des Français pour financer l’effort de guerre. Et les 80 milliards d’euros de réserves de l’Argic-Arrco, mentionnés dans le rapport de la Cour des comptes qui sert de base au « conclave », sont sans nul doute en ligne de mire!

Nous ne sommes pas les subsidiaires du gouvernement. Notre rôle est de défendre les intérêts de la classe ouvrière et non d’aider le gouvernement à mettre en œuvre sa politique guerrière et anti-sociale. Bayrou – fragilisé par l’énormité de ses mensonges dans l’affaire Betharram – ne tient que grâce à la complicité de tous ceux qui prônent la « stabilité » et entrent dans le moule. Il a humilié le PS à l’Assemblée nationale lors de la « censure à blanc ». Pas très reconnaissant à l’égard d’un parti qui a décidé de le sauver du naufrage. Richard Ferrand, baron de la macronie, a pour sa part été nommé au Conseil constitutionnel avec l’aide du RN.

Bayrou est également fragilisé par la résistance qui s'exerce face aux attaques en cours contre nos conquêtes sociales. D’ores et déjà dans de nombreux secteurs, ici contre les fermetures de classes ou la détérioration des conditions de travail (Hôpitaux, France Travail, etc.), là contre les licenciements (Saunier Duval, Aplix, etc.), les salariés et la population se battent avec détermination pour la satisfaction des revendications. Nous les appuyons totalement.

Contre la guerre !
Trump veut un accord de cessez-le-feu avec Poutine. Que l’on ne s’y trompe pas, il n’est pas devenu du jour au lendemain pacifiste : pendant que toutes les caméras étaient braquées sur la Maison Blanche ce vendredi 28 février, le secrétaire d’État américain à la Défense approuvait une nouvelle vente d’armes à l’État génocidaire israélien pour quatre milliards de dollars, dont 35 529 bombes MK84 ou Blu-117 et 4 000 bombes de 900 kg.
Trump considère que les entreprises américaines ont perdu 300 milliards de dollars du fait de la guerre en Ukraine. Il veut donc récupérer sa mise en taxant les produits en provenance de l’Union européenne à hauteur de 25 % et en exploitant une partie des minerais des sous-sols ukrainiens. Les affaires sont les affaires ! Et comme le rappelait un ancien ministre français.: « les États-Unis n’ont pas d’alliés, ils n’ont que des cibles ou des vassaux ».

La situation actuelle est pour nous l’occasion de réaffirmer notre exigence de l’arrêt de la guerre.  Elle a fait près d’un million de victimes ukrainiennes et russes. Nous ne soutenons ni Poutine, ni Zelensky, ni les chefs de gouvernements européens, ni l’OTAN, ni Trump. Nous sommes du côté des peuples ukrainiens et russes qui sont les premières victimes de cette boucherie. L’appel de certaines forces politiques et syndicales classées « à gauche » en faveur de la poursuite de la guerre derrière les chefs d’État européens « Pas de paix contre l’Ukraine » est ahurissant ! Peut-être faudrait-il inviter tous ces bien-pensants à lire ou à relire la lettre d’Anatole France à l’Humanité datée du 18 juillet 1922, à peine quatre ans après la fin de la première guerre mondiale, au sujet de la publication du livre de Michel Corday Les Hauts Fourneaux : «.la guerre mondiale fut essentiellement l’œuvre des hommes d’argent, […] ce sont les hauts industriels des différents États de l’Europe qui, tout d’abord, la voulurent, la rendirent nécessaire, la firent, la prolongèrent. Ils en firent leur état, mirent en jeu leur fortune, en tirèrent d’immenses bénéfices et s’y livrèrent avec tant d’ardeur, qu’ils ruinèrent l’Europe, se ruinèrent eux-mêmes et disloquèrent le monde […] Ceux qui moururent dans cette guerre ne surent pas pourquoi ils mouraient. Il en est de même dans toutes les guerres […]. On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels. »  

 

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* PDF de la Déclaration de la Confédération Force Ouvrière sur le canal Telegram

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- Communiqué "Non au conclave Macron/Bayrou, oui à l'abrogation de la réforme des retraites" |Communiqué de l'UD du 15 janvier 2025

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