InFOrmation syndicale

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17 octobre 2012

LE BAHREÏN ÉCHOUE À BÂILLONNER LE MOUVEMENT SYNDICAL INTERNATIONAL

Le gouvernement bahreïni a refusé d’accorder des visas à une délégation de syndicalistes étrangers. 

Une délégation de syndicalistes étrangers a été empêchée d’assister au congrès de la centrale GFBTU (Fédération générale des syndicats du Bahreïn), le seul syndicat pourtant autorisé par la loi du pays*, qui s’est tenu du 29 septembre eu 1er octobre dernier, le gouvernement Bahreïni ayant refusé de leur accorder des visas. Plusieurs d’entre eux représentaient la CSI (Confédération syndicale internationale) et l’OIT (Organisation internationale du travail). «Le gouvernement du Bahreïn mène une campagne qui vise à dénigrer et à discréditer le mouvement syndical légitime du pays. Le refus de visa à des observateurs internationaux qui vont assister à un congrès syndical, s’inscrit dans une logique de restriction de l’information concernant la situation dans le pays. Si les autorités croient que cela va empêcher le mouvement syndical international de soutenir les travailleuses et travailleurs au Bahreïn, elles se trompent royalement. Notre soutien est inébranlable et nous continuerons sans relâche à dire au monde ce qui se passe dans ce pays», a déclaré la Secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow.

Et il y a de quoi dire. En mars 2011, la loi martiale a été décrétée et des troupes des pays voisins sont venues à la rescousse pour contenir le mouvement de protestation de la population qui avait éclaté, dans le sillage des révolutions tunisienne et égyptienne, le 14 février.

DES MILLIERS DE TRAVAILLEURS ET DE SYNDICALISTES ARBITRAIREMENT LICENCIÉS

Ce jour-là marquait l’anniversaire du référendum de 2002 approuvant la Charte d’action nationale, qui prévoyait l’engagement de la famille royale au pouvoir en faveur de réformes démocratiques. Alors que les grèves et manifestations se multipliaient, des milliers de travailleurs, dont un grand nombre de syndicalistes, ont été illégalement licenciés pour y avoir participé. Les travailleurs migrants ont été victimes de violences systématiques. C’est dans ce contexte qu’en novembre 2011, une commission tripartite (travailleurs, employeurs, gouvernement) de l’OIT a été mise sur pied pour obtenir la réintégration des effectifs arbitrairement congédiés. Mais, indique la CSI, «bien que de nombreuses réintégrations aient eu lieu au sein des secteurs publics, les effectifs réintégrés n’ont pas toujours été réengagés aux mêmes postes et aux mêmes conditions». De plus, le processus de réintégration est aujourd’hui à l’arrêt et plus d’un an plus tard un grand nombre de travailleurs restent sans emploi, tant dans le secteur public que privé.

Le 2 octobre dernier, la CSI a notamment appelé le gouvernement Bahreïni à appliquer immédiatement l’accord tripartite sur la réintégration des effectifs licenciés, à ratifier les conventions de l’OIT sur la liberté syndicale et de négociation (87 et 98) et à veiller à la pleine conformité de la législation nationale avec ces normes. Elle demande aussi au gouvernement du Bahreïn «d’engager un dialogue avec les syndicats et la société civile dans le cadre d’un processus de réconciliation nationale». Faute de quoi, avertit la CSI, elle maintiendra sa demande d’ouverture d’une commission d’enquête de l’OIT.

*La Constitution du Bahreïn reconnaît le droit de former un syndicat à des fins légales et par des moyens pacifiques, à condition de ne pas enfreindre les préceptes fondamentaux de la religion et de l’ordre public. Un seul syndicat peut être établi au niveau d’une entreprise et tous les syndicats doivent être affiliés à la GFBTU.