InFOrmation syndicale

16 MAI SESSION DE FORMATION "RÉFORME DE LA PROTECTION SOCIALE PUBLIQUE" --- 16 MAI SESSION DE FORMATION "PRÉVENTION DES RISQUES PSYCHOSOCIAUX ET DES RISQUES MUSCULO-SQUELETTIQUES" --- 19 AU 23 MAI STAGE "FONCTIONNEMENT ET COMMUNICATION DU SYNDICAT" --- 26 MAI À 9H30 COMMISSION ADMINISTRATIVE DE L'UNION DÉPARTEMENTALE --- 26 MAI ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE L'ASSOCIATION AUDACE --- 30 MAI FERMETURE DE L'UD --- 2 AU 6 JUIN STAGE "SANTÉ, SÉCURITÉ ET CONDITIONS DE TRAVAIL --- 12 JUIN JOURNÉE DE FORMATION "PRÉVOYANCE - BASE DE DONNÉES ÉCONOMIQUES, SOCIALES ET ENVIRONNEMENTALES" --- 13 JUIN À 14H30 COMMISSION ADMINISTRATIVE DES RETRAITÉS --- 23 AU 27 JUIN STAGE "FO 1er NIVEAU" --- ...

30 mai 2009

LES BALADEURS


Depuis des mois, ceux qui nous gouvernent tentent de nier l'évidence, au mieux de minimiser l'ampleur de la crise économique et de ses conséquences. Partisans de la méthode Coué, ils veulent nous persuader (peut-être se sont-ils persuadés eux-mêmes) que l'activité économique n'est qu'une question de confiance. Tel le médecin de Molière, après chaque catastrophe, ils nous rabâchent "la confiance, la confiance, vous dis-je". En l'occurrence, le malade n'est pas imaginaire. Cette confusion entre cause et conséquences débouche (de bonne foi ou pas, peu importe) sur le mensonge, mais il arrive forcément un moment où il devient impossible de maquiller les faits.

Ainsi Madame Lagarde a-t-elle été obligée de reconnaître que le PIB 2009 devrait baisser d'environ 3 %. Immédiatement elle a précisé que la France faisait mieux que ses voisins européens. "La confiance, vous dis-je". De son côté Monsieur Revoal, ancien Directeur de l'Unédic annonce 900 000 chômeurs de plus en 2009. En janvier, le gouvernement n’en prédisait que 200 000 : "la confiance, la confiance, vous dis-je".

La réalité, c'est que le gros des licenciements est devant nous et qu'avec l'arrivée massive en septembre des jeunes sur le "marché du travail", le chômage va exploser.

La réalité c'est aussi que le gouvernement a su dégager des milliards pour venir au secours des "pauvres banquiers" mais n'imagine même pas que l'on puisse arrêter les licenciements.

Dans cette situation, il est évident qu'il faut des mesures immédiates pour augmenter les salaires. De même, plutôt que de laisser les travailleurs au chômage, il faut revenir sur la réforme des retraites, et même renégocier des préretraites.

A ce sujet, rappelons que c'est la CFDT qui a mis au point toutes ces contre-réformes dont on mesure mieux aujourd'hui toute la nocivité.

Il faudrait revenir sur toute la politique réactionnaire menée depuis 1982 et commencer à négocier pour répondre aux revendications.

Mais nous savons bien que le gouvernement et le patronat ne sont pas sur cette orientation. Bien au contraire, ils entendent poursuivre leur politique, celle qui est dictée par l'Union européenne. Par exemple alors que les hospitaliers se battent contre la réforme Bachelot/Evin, le conseiller social de Monsieur Sarkozy, Raymond Soubie estime que pour "régler le problème de l'assurance maladie, la seule solution est de donner des tours de vis réguliers". Tours de vis réguliers, car le même Raymond Soubie craint l'explosion sociale. Selon "Direct Matin", il a théorisé le refus du "cela passe ou cela casse", "car en France, cela finit toujours par casser". C'est pourquoi, "inquiet des émeutes en Grèce, Nicolas Sarkozy avait reculé dès décembre 2008 sur la réforme des Lycées, en partie, puis sur le statut des enseignants chercheurs."

En clair, le gouvernement est décidé à poursuivre sa politique mais en calculant ces coups pour éviter l'explosion, mais aussi en s'assurant la complicité de la CGT et de la CFDT.

Ainsi, Arnaud Leparmentier, journaliste au Monde, nous explique que Monsieur Raymond Soubie "veut renforcer le dialogue, notamment avec la CGT et la CFDT, pour éviter une révolution sociétale en France. Il estime qu'une des réformes les plus importantes du Président de la République est celle de la représentativité syndicale". En d'autres termes, il a acheté la Kollaboration de la CGT et de la CFDT avec une loi totalitaire et liberticide.

Pour ceux qui auraient encore quelques doutes sur le rôle de la CGT et de la CFDT, l'analyse de Monsieur Soubie a le mérite de clarifier les choses. Cela explique que nos deux acolytes, de concert, s'opposent à la proposition de notre Confédération d'appeler à une grève de 24 heures et de réunir les travailleurs afin qu'ils définissent eux-mêmes leurs revendications et les moyens pour les faire aboutir.

Cela explique que Thibaut et Chérèque veuillent nous imposer de nouvelles processions le 26 mai et le 13 juin.

N'oublions pas non plus les trois journées d'actions européennes du 14 au 16 mai organisées par la Confédération Européenne des Syndicats (CES) qui, par ailleurs, se réunira les 27 et 28 mai à Paris "pour continuer à débattre de la crise économique et sociale et des actions à mener". On est donc pas à l'abri de nouvelles manœuvres de diversions venant de ce côté.

Le refus obstiné d'appeler à la grève fait au moins un heureux, le Ministre du Travail Brice Hortefeux a observé "qu'ils ont écarté la décision d'une grève générale. Je pense que c'est une bonne chose parce qu'une grève générale ça pénalise les salariés et ça ne crée pas un emploi, ce qui est l'objectif de l'action qui est engagée face à la crise". Les organisateurs des manifestations du 26 mai et du 13 juin peuvent donc être rassurés, ils peuvent espérer le renfort du Ministre. Plus sérieusement, pour ceux qui auraient encore quelques illusions sur l'efficacité de ces manifestations à répétition, le Ministre met les choses au point. Il a programmé une réunion "fin juin pour évaluer les mesure annoncées en février par le gouvernement".

Il ne faut donc rien attendre de ces palinodies. Dans ces conditions, bien évidement, il ne faut pas compter sur nous pour cautionner le 26 mai ou le 13 juin. Nous continuerons donc tranquillement à défendre l'appel à la grève adopté par notre dernier Comité Confédéral National.



Mais faisons bien attention, à force de vouloir balader la classe ouvrière, prenons garde à ce qu'un jour, les travailleurs ne se détournent pas des confédérations, n’envoient pas promener à leur tour les baladeurs, comme ils l'ont fait dans une grande mesure des partis politiques, ce qui d'ailleurs se vérifiera probablement une nouvelle fois à l'occasion des prochaines élections au Parlement européen.


Note: Patrick HEBERT, Secrétaire général de l'UD CGT-FO de Loire Atlantique

SNCFeu : UN TRAIN PEUT EN CACHER UN AUTRE


Article paru dans le journal Le monde du 18 Mai 2009 : " SNCF : Les gros syndicats étouffent les petits "

Depuis quelques semaines, les accrochages entre syndicalistes de la SNCF se multiplient. Ces tensions sont la conséquence directe des élections professionnelles du 26 mars, qui ont divisé le paysage en deux camps.

D'un côté, il y a la CGT, l'UNSA, SUD-Rail et la CFDT - alliée à la FGAAC (agents de conduite, autonomes) - qui ont recueilli au moins 10 % des voix sur le plan national et qui sont donc considérées comme représentatives, en vertu de la loi du 20 août 2008 "portant rénovation de la démocratie sociale".

De l'autre, il y a FO et la CFTC, sous la barre des 10 %. Ces deux organisations n'étant plus représentatives, elles ne peuvent désormais ni négocier ni signer d'accord - ce qui est conforme à la nouvelle législation. Ce qui l'est moins en revanche, selon elles, c'est l'application de nouvelles règles dans les régions ou dans les établissements où elles ont obtenu plus de 10 % des suffrages : même à ces échelons-là, elles sont chassées des postes-clés à cause des pratiques anti-démocratiques du "gang des quatre", selon la formule d'Eric Falempin, secrétaire général de FO-cheminots.

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Lettre ouverte d'un cheminot CGT à B. Thibault

Face à la détermination du tandem Thibault-Chérèque à refuser d'appeler, comme le demande FO, à la grève interprofessionnelle, des militants et des structures CGT commencent à exprimer sur internet leur ras-le-bol des manifs saute-mouton.

Le 19 mars dernier, l'AG des militants CGT du Havre adoptait un "appel", rendu public, proclamant : " Les journées de grève et de manifestations dès 29 janvier et 19 mars, même si elles ont été un incontestable succès, ne suffiront pas à obliger le gouvernement et le patronat à reculer.

(...) Comme en Guadeloupe, nous exigeons une augmentation de 200 € pour tous, salariés, retraités, chômeurs et minima sociaux. (...) Il faut que la CGT annonce son intention de bloquer le pays par une grève générale reconductible si possible dans l’unité jusqu’à satisfaction de nos revendications".

On trouve aujourd'hui sur plusieurs sites web, dont celui de la CGT du conseil général de Corrèze la "lettre ouverte à Bernard Thibault", en date du 2 mai 2009, de Marcel COLLET, retraité SNCF mayennais et "militant CGT depuis 1955".

Lettre ouverte d'un cheminot CGT à B. Thibault
Extraits :
" Je viens d’écouter ta déclaration sur France-Inter, ainsi que celles de J.C. Mailly et F. Chérèque.

(...) Déclaration correcte du secrétaire général de FO, qui propose que, après les succès du 1er Mai, il faut organiser une grève nationale inter-professionnelle.

Ensuite (j’ai vraiment l’impression qu’avec Chérèque, vous vous êtes partagé le sale boulot) tu es le 2ème intervenant.

Pour dire qu’il n’est pas possible de demander aux travailleurs de faire grève, vu qu’ils ont de grosses difficultés financières. (...) Il n’est pas interdit de rêver. Penser que l’on peut faire reculer avec deux manifs par trimestre, c’est s’inscrire dans le domaine du rêve et de l’illusion !

(...) En 1968 (...) parmi les grévistes, des millions étaient payés au SMIC, quelquefois moins, notamment les jeunes qui subissaient des abattements et les salariés de l’agriculture.

(... et exemple récent...) : Nos camarades de Guadeloupe (44 jours de grève) et de Martinique, encore plus mal payés qu’en Métropole se sont engagés dans une lutte difficile, et ils ont imposés les résultats que l’ont connaît.

(...) Les directions confédérales portent une partie importante de la responsabilité de (la) situation (actuelle) (...) Il est grand temps que la Direction Confédérale entende cette volonté d’agir Tous Ensemble. A de nombreuses occasions, nous avons imposé des acquis considérables, notamment en 1953, 1968, 1995. (..) J’ose espérer que ces aspirations qui grandissent partout à la base seront enfin entendues.

Salutations syndicalistes.

LE PLAN ANTI-CRISE DE LA RÉGION


Le Conseil Régional, toutes sensibilités politiques confondues, a adopté le 15 mai dernier un plan exceptionnel sous forme de 40 mesures «pour lutter contre les effets de la crise et préparer l'avenir».

Lors de la séance du Conseil Economique et Social consacrée à la discussion de ces mesures, la délégation Force Ouvrière, seule organisation syndicale à le faire, a émis un avis négatif.

De la même manière, nous n'avons pas participé à la séance de signature de la «Charte» anti-crise «d'engagement des partenaires sociaux, de l'Etat et du Conseil Régional pour le développement de la formation des salariés face à la crise en Pays de Loire» (14 mai). La presse a voulu saluer un bel élan d'unanimisme, ignorant les prises de positions de notre organisation.*

* vous pourrez lire à la suite le communiqué adressé le 15 mai au quotidien "Ouest France", pour rectificatif.

Bien entendu, il ne s'agit pas pour la CGT-Force-Ouvrière de s'opposer aux mesures décidées par la Région en matière de construction de lycées ou de soutien au logement des jeunes pour ne citer que ces exemples. Nous avons simplement exprimé nos positions revendicatives, lors des différentes rencontres organisées par le Médef, la région ou le préfet.

Nous avons revendiqué un plan d'urgence pour la sauvegarde de tous les emplois et un moratoire sur les licenciements, une indemnisation du chômage partiel qui préserve la totalité du salaire net, le rétablissement des départs en pré-retraite pour permettre l'embauche de jeunes et de chômeurs, ainsi que l'augmentation générale des salaires pour, entre autres, relancer la consommation.

Les mesures proposées et la Charte ne reprennent aucune, ni de près, ni de loin, de ces revendications. Le démantèlement de l'AFPA (Association nationale pour la formation professionnelle des adultes), ravalée au rang d'un simple opérateur de formation parmi d'autres, est par contre confirmé, avec toutes les conséquences sur le niveau et la gratuité de certaines formations.

Seul point positif, les interventions répétées de Force Ouvrière ont conduit le Président du Conseil Régional, Jacques Auxiette, à adresser un courrier au Premier ministre, lui demandant d'envisager le retour aux mesures de pré-retraite.

Pré-retraites : Auxiette écrit à Fillon

Les interventions répétées des UD FO des Pays de Loire en faveur du retour aux dispositifs de préretraite contre les licenciements, tant dans le cadre du CESR que lors des rencontres avec les différentes autorités régionales, dont M. Auxiette, ne sont pas sans effet. Le 13 mai, celui-ci s'adressait en ces termes à M. Fillon :"(...) Dans cette logique du maintien du salarié dans l'emploi, la plupart des entreprises utilisent tous les amortisseurs possibles pour éviter de licencier massivement. Pour autant, les dispositions concernant les départs de salariés en préretraite, modifiés par la loi de financement de la Sécurité sociale en 2008, ont eu pour objectif de rendre moins attractifs, pour l'employeur et pour les salariés, les départs en préretraite.

Alors que nous connaissons une forte crise de l'emploi, il me semble que ces mesures sont contre productives en ce qu'elles empêchent des salariés qui souhaitent bénéficier de ces préretraites de partir de l'entreprise.

Je vous serai reconnaissant de m'indiquer (...) votre position sur ce dossier de l'application des mesures de préretraite en période de crise."


Communiqué adressé au quotidien "Ouest France", pour rectificatif suite à l'article paru le 15 mai 2009 intitulé "Front commun pour former les salariés"


A l'attention de : Monsieur le Rédacteur en Chef - OUEST FRANCE

Monsieur,

En page 7 de votre édition de ce jour, 15 mai 2009, et sous le titre de "Front commun pour former les salariés", vous faites état de la signature d'une Charte "anti-crise" qui engage l'Etat, la région et les syndicats d'employeurs et de salariés.

Nous vous informons que Force-Ouvrière a participé aux différentes réunions de discussions mais que nous avons décidé de ne pas être signataires de cette Charte qui est trop éloignée de nos préoccupations et revendications. Il n'est donc pas juste de parler de consensus concernant la signature de cette Charte.

En effet, dans la situation actuelle, des centaines de milliers d'emplois ont été et vont être supprimés. C'est ainsi que notre organisation syndicale a porté les revendications suivantes lors des différentes réunions :

- un plan d'urgence pour sauvegarder tous les emplois par un moratoire sur les licenciements,

- une indemnisation du chômage partiel qui préserve la totalité du salaire net, y compris dans le cadre d'un accord territorial, c'est à dire au delà de l'annonce du gouvernement de porter cette indemnisation à 75% du salaire brut,

- le rétablissement des départs en pré-retraites, qui pourraient avantageusement se référer à l’ARPE et permettre l’embauche de jeunes et de chômeurs. C’est l’un des aspects de l’accord MANITOU que nous avons signé et qui, en l’absence des mesures précitées permet à plus de 200 salariés de partir volontairement dans de bonnes conditions financières,

- des moyens exceptionnels mis sur les plans de formations dans le cadre du contrat de travail,

- l’augmentation des salaires, notamment 15 % pour le SMIC et les minima sociaux.

La Charte signée ne reprend aucune, ni de près, ni de loin, de ces revendications.

Nous comptons sur vous pour apporter ces précisions dans un prochain article.

De la même manière, nous vous adressons de nouveau, le courrier envoyé par fax le 11 mai par nos représentants au CESR concernant un vote négatif par notre délégation Force-Ouvrière sur des questions similaires.

Vous en souhaitant bonne réception,

Cordialement,

Michel LE ROC'H
Secrétaire-adjoint de l'Union Départementale
CGT Force-Ouvrière de Loire-Atlantique

ENJOY CAPITALISME


"Sauver le capitalisme de lui même et des spéculateurs " mérite bien 3 ou 4 euro-manifs !

L'Union sacrée des sociaux-démocrates, des démocrates-chrétiens, des Verts, des syndicats et des "entreprises" , sans oublier évidemment toutes les dames patronnesses de la société civile, est aujourd'hui devenue l'ultime recours pour le salut commun de l'Europe.

L'enjeu n'étant rien moins que de "sauver le capitalisme de lui-même". Ou plus exactement de la petite poignée de rapaces meurtriers qui parasitent le système.

A savoir les financiers spéculateurs, qui n'ont cure du développement durable, et pas même du réchauffement climatique.

Pour ce sauvetage citoyen, il faut aller aux urnes le 7 juin, et faire le bon choix. Un choix "euro-corporatiste" bien sûr. Car, vous l'aviez peut-être deviné, c'est de la Confédération Européenne des Syndicats qu'émane cet appel à saisir la dernière chance de salut... en votant.

En réalité, hantée par le rejet croissant (qu'elle occulte bien sûr sciemment) des peuples à l'encontre de la Constitution européenne et de son succédané le Traité de Lisbonne, la CES redoute une poussée abstention-sanction dirigée contre l'Union Européenne aux élections du 7 juin prochain.

C'est pourquoi elle transforme et dope son site internet (etuc.org) en machine électoraliste, multipliant les proclamations en vue des européennes, en même temps qu'elle valorise l'actualité de déclarations plus ou moins anciennes de J. Monks, histoire d'en souligner la portée anticipatrice et pérenne.

Car, pour la CES, les élections européennes constituent un enjeu stratégique immédiat par rapport à l'objectif fondamental recherché: l'ordre corporatiste européen.

Hypothèse redoutée : l'expression en juin prochain d'un rejet de l'UE déstabilisant les projets des subsidiaires,

Espoir caressé (sans trop d'illusion sans doute) : que les travailleurs et la jeunesse tombent dans le piège à moineaux.

On comprend à la lecture de certains textes de la CES, ci-dessous reproduits, que si les dates du 14 au 17 mai ont été choisies pour les "euro-manifs" 2009, c'était sans doute pour mieux servir, par une date rapprochée, la cause de la participation aux élections européennes de juin.

... Mais on apprend aussi et surtout que la CES convoque à Paris ses affiliées le 28 mai, pour leur dicter la feuille de route unifiée de la participation syndicale au grand chantier européen totalitaire.


Note: B. Hazo

FO À NANTES ACTION PÉRISCOLAIRE : QUE DES BONS-POINTS



Nantes Action Périscolaire salarie un peu plus d'une centaine d' "animateurs" chargés de la surveillance des restaurants scolaires et de l'accueil des enfants avant l'ouverture des classes le matin, et le soir après la fin des cours .



Aux élections DP/CE de 2006, FO et CGT étaient pratiquement à égalité, avec pour la CGT 3 voix d'avance en CE, et 7 en DP.
Aux nouvelles élections du 24 avril 2009, c'est le tsunami FO !
  • en DP 67 voix (63 %) contre 39 à la CGT
  • en CE 71 voix (66 %) contre 37 à la CGT

CARLOS DANIEL, SECRÉTAIIRE DE FO-PÉNITENTIAIRE 44


- L'Ouest Syndicaliste: D'où vient le ras-le-bol des agents de la "pénitentiaire", qui s'est traduit par des manifestations massives devant les portes des prisons... et l'envoi des forces de police contre les "mâtons" ?

Carlos Daniel : Ce mouvement de colère était prévisible, vu le refus du Ministère de la Justice d'entendre nos revendications. Dans un communiqué de presse en date du 30 mars dernier, Le Syndicat National Pénitentiaire FO avait dressé la longue liste (loin d'être "exhaustive" avait-il précisé) de tous les points noirs d'une "administration pénitentiaire en perdition" ; et il concluait : "La pénitentiaire va tout droit vers un conflit grave, mais plus que nécessaire".

"Plus que nécessaire" eu égard au manque chronique de personnels, qui croît avec la surpopulation pénale : On compte aujourd'hui plus de
63 000 détenus pour 51 000 places. Les maisons d'arrêt sont les plus encombrées : les détenus peuvent s'y entasser jusqu'à 5 par cellule, certains dormant parfois à même le sol. A Nantes par exemple la Maison d'arrêt jouxtant l'ancien Palais de Justice est prévue pour 291 détenus. 410 y séjournent aujourd'hui.

Par manque, pour des raisons budgétaires, de structures hospitalières psychiatriques, la prison devient un substitut à l'hôpital. Des individus déséquilibrés et dangereux tombent dans la délinquance, et du coup se retrouvent en centre pénitentiaire, où toujours pour cause de pénurie budgétaire, les neuroleptiques prescrits par un médecin pallient l'absence de structure psychiatrique adaptée à la population carcérale. Les gardiens, qui n'ont pas reçu de formation psychologique ad-hoc, se retrouvent donc de plus en plus confrontés à des individus violents. Les agressions sur les personnels croissent en nombre et en gravité.

Et, loin d'être soutenus par l'administration et le ministère, les gardiens subissent de plus en plus les brimades et les sanctions hiérarchiques.

- O.S. : Le protocole d'accord du 11 mai qui a mis fin au conflit te paraît-il satisfaisant ?

Carlos Daniel : Il ajoute 174 nouveaux emplois aux 177 supplémentaires déjà annoncés le 26 février dernier. Il comporte aussi des avancées sociales, dont la discussion d'un nouveau "référentiel-métiers" et le maintien de la prime de sujétion spéciale en cas de congé maladie. Etait-il possible d'obtenir plus ? La question renvoie à l'évaluation du rapport des forces. C'était à prendre ou à laisser ; et notre statut nous interdit la grève...

Note: Paru dans L'OS 556

16 mai 2009

VIVE LA GRÈVE !


LES JOURNEES D'ACTION A REPETITION, ÇA SUFFIT !

Les manifestations des 29 janvier et 19 mars ont été puissantes. Mais le gouvernement est resté droit dans ses bottes et n'a lâché que quelques "mesurettes". Rien n'a été accordé ! Aucune mesure pour augmenter les salaires, aucune mesure pour geler les licenciements ou annuler les suppressions de postes dans les Fonctions Publiques d'Etat et Hospitalière, aucun retrait des contre-réformes imposées (Bachelot, Pécresse, Darcos …).

En revanche, des milliards d'€uros ont été injectés pour éponger les actifs "pourris" des banques et assurances et rassurer les spéculateurs.

MAINTENANT, SI L'ON VEUT FAIRE RECULER LE GOUVERNEMENT, C'EST LA GREVE FRANCHE QU'IL FAUT PREPARER !


paru dans l'OS 555

GRÈVE SUSPENDUE À EDF CORDEMAIS


A l'appel des organisations syndicales CGT et CGT-FORCE OUVRIERE, une réunion du personnel s'est tenue le lundi 4 mai 2009 à 8h30 qui a fait le point sur la situation et sur les décisions à prendre pour la suite à donner au conflit.

Au niveau national, les fédérations syndicales ont décidé de se rencontrer le 6 mai sur la base des revendications qui ne sont pa encore satisfaites :
- 5% d'augmentation du Salarie National de Base
- 1500 euros de primes, arrêt de l'externalisation

Le conflit n'est donc pas terminé, loin s'en faut !

FO RENFORCE SES SERVICES JURIDIQUES


Andrée Thomas, secrétaire confédérale en charge du secteur juridique, s'est rendue à la Bourse Fernand Pelloutier le 23 avril dernier, pour une réunion de travail et d'échanges avec la commission juridique de l'UD FO 44, à laquelle collaborent notamment nos camarades "conseillers du salarié" ainsi que nos élus et défenseurs prud'homaux.

L'occasion pour la secrétaire confédérale de voir sur le terrain le travail d'une équipe de militants ne comptant plus les heures passées quotidiennement pour la défense individuelle des salariés en contentieux avec leur employeur.

L'occasion aussi bien sûr pour la commission juridique de l'UD 44 de faire part à Andrée Thomas de ses demandes en matière de formation/information juridique, et également de faire avec elle le point sur les menaces pesant sur l'institution prud'homale, l'évolution des contentieux du travail et celle de la jurisprudence de la Cour de cassation.

Une conclusion commune : la nécessité pour FO de poursuivre le renforcement de ses services juridiques, déjà performants, à tous les niveaux de la confédération.

Andrée Thomas : "Que chaque UD ait sa commission juridique !"

De quels moyens dispose aujourd'hui le service juridique confédéral, et quels dispositifs a-t-il mis en place pour favoriser la formation et l'information juridiques des militants ?
Andrée Thomas : Notre confédération, depuis les années 90 notamment, a su faire évoluer l’arme juridique indispensable à l’action syndicale en organisant un secteur juridique confédéral, où 6 juristes sont à la disposition des structures syndicales. Aussi bien pour l’analyse de projets, d’informations que de conseils et suivis juridiques.

Cependant, aujourd’hui, il est plus que jamais nécessaire de bien situer l’évolution du rôle de ce secteur, de ses compétences, de son expertise et de son assistance reconnues, dans l’actuel environnement du monde du travail.

Notre combat syndical permanent, fondé sur la défense des droits acquis et la pratique contractuelle, se trouve aujourd'hui confronté à l'utilisation —que nous condamnons— par les politiques, de la législation et de la réglementation comme outils de politique économique libérale.

Ainsi, la multiplication de recours juridiques, le développement de la jurisprudence,, concomitant à la "simplification" du droit du travail, demandent à notre secteur encore plus de rigueur et de travail.

Nous nous acharnons à maintenir l’analyse, la défense et le conseil juridiques accessibles à tous nos militants, à établir régulièrement des publications (InFOjuridique, Le Guide du salarié, FO Hebdo...) et à alimenter le site internet confédéral.

Nous faisons aussi un gros effort de développement des stages juridiques (application du droit du travail - droit du travail dans l’action syndicale), dans les Instituts du travail de Bourg-la-Reine et Strasbourg.

Mais pour que ce travail puisse trouver son prolongement sur le terrain à tous les niveaux de la confédération, il importe désormais de mettre en place des commissions et pôles juridiques au niveau de chaque fédération et de chaque union départementale. Doivent, ou selon les cas, pourraient s'y retrouver, les conseillers prud’hommes, les défenseurs syndicaux, les conseillers du salariés, les délégués syndicaux, et bien sûr tous les volontaires de la «grande famille des militants(es)».

De ce point de vue, j'ai été impressionnée, lors de la réunion que nous avons eu ce jour à l’UD-FO de Loire-Atlantique, par le travail aussi régulier qu'efficace de votre commission juridique départementale.

C'est, comme tu viens de l'expliquer, l'évolution qualitative et quantitative des contentieux du travail qui nous oblige à cet investissement juridique militant. Pourrais-tu nous donner quelques exemples de cas pratiques, nouveaux, ou plus anciens, auxquels nos militants juristes doivent s'atteler ? Qu'ils se "lancent" dans le droit du travail, ou aient déjà une plus longue pratique juridique ?

Andrée Thomas : Parmi les questions les plus fréquentes :
  • Quel est le rôle des conseillers du salarié ? De quels moyens réels disposent-ils pour exercer leurs missions?
  • Quelles sont les difficultés rencontrées dans le cadre d’une rupture conventionnelle ou d’une convention de reclassement personnalisée ?
  • Ou encore : Comment appréhender, pour Pierre, nouveau conseiller prud’homme, élu à la section "encadrement", la réunion de sa première instance?... Et pourtant, il est bien conscient que de plus en plus de cadres vont devant les Prud’hommes. (Les conflits individuels du travail dans la section encadrement ont augmenté de 78 % en 20 ans!)
Ce sont là quelques exemples... Loin d'être exhaustifs. Mais pour conclure, je rappellerai l'une de nos belles victoires juridiques: par des recours coordonnés, Force Ouvrière a obtenu la requalification de tous les Contrats Nouvelle Embauche (CNE), par nature précaires, en CDI de droit commun.


- L'Ouest Syndicaliste : Tu sors de la première réunion du Conseil régional de l'emploi. Quelles sont les compétences de ce nouvel organisme et le rôle dévolu aux organisations syndicales ?

Philippe Rocheteau : C'est la loi du 13 février 2008 de fusion de l'ANPE et des ASSEDIC qui stipule la mise en place de ces Conseils Régionaux de l'Emploi (CRE). Leur rôle principal est d'avaliser la convention régionale entre Pôle-Emploi et l'Etat, représenté par le Préfet de Région. Leur composition est très discutable, puisqu’en font partie, outre le Préfet de Région, des représentants de l’administration et la direction régionale de Pôle Emploi, les syndicats patronaux et ouvriers, mais également des politiques (représentants des Conseils Régionaux et Conseils Généraux), sans omettre ceux des missions locales et des maisons de l’emploi.

Il faut rappeler à ce sujet que si les Assédic ont été fusionnées/absorbées par la loi dans Pôle Emploi, l'UNEDIC, par contre, demeure. C'est ce qui a pu être sauvé du régime paritaire d'assurance-chômage institué grâce à FO en 1958.

C'est dans ce cadre paritaire résiduel que continue en particulier de se négocier entre organisations syndicales et patronales la "convention d'assurance-chômage", qui fixe le montant des cotisations ouvrières et patronales au régime et celui des allocations versées aux travailleurs privés d'emploi.

Il ne faut donc pas confondre cette "convention d'assurance-chômage" avec la "convention nationale pluriannuelle tripartite" Pôle-Emploi/Etat/UNEDIC, dont l'objet est de fixer à Pôle Emploi des objectifs à réaliser. Qu'il s'agisse de recueil s'offres d'emplois, de sortie des demandeurs d'emploi, des statistiques du chômage, de placements des dispositifs «d’aides» aux employeurs, comme par exemple les contrats aidés, des rapports avec la Région pour les formations et avec les Départements pour le RSA, etc

Mais, cette année, la convention porte d'abord sur le rythme de la fusion opérationnelle des ASSEDIC et de l'ANPE et sur les schémas qui en découlent.

C'est pour avaliser cette mise en musique que le Préfet de Région avait convoqué le Conseil régional de l'emploi le 21 avril, avec 2 points à l'ordre du jour : l'installation de ce nouveau conseil, et l'émission d'un "avis" (car le conseil n'est que consultatif) sur la convention annuelle régionale entre Pôle-Emploi et l'Etat, c'est-à-dire la déclinaison régionale de la convention nationale.

- O.S. : On est là dans une mécanique plus subsidiaire que paritaire ...

P. Rocheteau : Absolument. Je l’ai d’ailleurs relevé dans la réunion ; car la fusion n’est pas une idée originale du Président de la République, mais l’application des orientations de l’Union Européenne. Il s’agit d’abord de contraindre les demandeurs d’emploi et les salariés à se soumettre à un marché du travail flexible, précaire. D’où la création d’un organisme "Pôle-Emploi" qui concentre entre ses mains placement, indemnisation, sanctions. La mise en application de l’Offre Raisonnable d’Emploi est une pièce importante sur laquelle le gouvernement compte beaucoup pour y arriver. FO a toujours été partisan que soit distinguée l’opération de placement de celle d’indemnisation, et elle le reste.

Soulignons également que la fusion ANPE-Assédic s'inscrit dans le cadre de la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) :

- d'une part, et alors que le nombre des demandeurs d'emploi explose avec la crise, la volonté politique est de réduire le nombre d'agents,

- il y a d'autre part tendance au glissement, sur les cotisations, des charges de fonctionnement du nouvel organisme (dont celles afférant à l'immobilier et au personnel).

Aussi, pour toutes ces raisons, j’ai indiqué que notre organisation émettait un avis négatif sur la convention régionale, qui est un maillon de la chaîne subsidiaire. Je souligne qu’au niveau national, notre Confédération a également émis un avis négatif sur la convention nationale.

Et bien sûr, j'ai rappelé nos revendications : des embauches en nombre à Pôle-Emploi, eu égard à l'accroissement sans précédent des fins de CDD, des missions d’intérim, des licenciements économiques, et que cessent sur les agents les pressions liées au déploiement de la fusion.

- OS : L'écho de ton discours auprès des autres syndicats, des représentants patronaux et des "politiques" siégeant au conseil régional ?

P. Rocheteau : Alors que sans exception, début 2007, tous les syndicats, de salariés comme d'employeurs, disaient s'opposer à la fusion ANPE/ASSEDIC, j'ai été le seul intervenant à le rappeler, à souligner notamment qu’il s’agissait d’un mauvais coup porté au paritarisme. J'ai également été le seul à émettre un avis négatif sur le fond politique de cette convention.

Par contre, devant l'insistance de FO, chacun a dû reconnaître, y compris le Préfet de Région, que dans cette période où les services et les personnels de Pôle-Emploi croulent sous les tâches et doivent "courir plusieurs lièvres à la fois", la priorité des priorités doit être donnée à l'indemnisation rapide des chômeurs demandant à faire valoir leurs droits.

Soulignons que nos efforts ne sont pas vains, puisque Nicolas Sarkozy a annoncé récemment le recrutement de 1800 personnes à Pôle-Emploi, mais en CDD, ce qui n’est pas acceptable. Et, avant même cette annonce, des CDD avaient déjà été recrutés.

Mais cela reste insatisfaisant, puisqu’il est fait en permanence appel aux heures supplémentaires, et qu'il n’est pas prévu de formations "longue durée", élément indispensable pour faire face au quotidien à la montée du chômage.


Note: Paru dans l'Ouest-Syndicaliste 555

1er MAI EN LOIRE ATLANTIQUE : LES MEETINGS FO


L'Union Départementale FO de Loire-Atlantique a organisé 3 meetings en Loire-Atlantique.
De nonbreux militants ont participé au meeting de St Nazaire, à celui d'Ancenis et à celui de Nantes, meeting en présence de Marie-Suzie Pungier, secrétaire confédérale.

Ces meetings ont été l'occasion de rappeler les positions de notre organisation, tant au niveau des revendications, que de l'action.

Le gouvernement et le patronat comptent sur une contestation raisonnable des organisations syndicales pour canaliser le mécontentement qui grandit. Les commentateurs de tous bords ont salué le "1er mai unitaire", une journée qu'ils auraient souhaité plus massive pour donner une certaine légitimité aux journées d'actions à répétition imposées par le duo Chérèque-Thibault. Malheureusement pour eux, c'est bien la question de la grève interprofessionnelle franche, pour bloquer le pays et imposer de vraies négociations, qui est maintenant dans tous les esprits.

BONUS : Interview de Marie-Suzie Pungier, secrétaire Confédérale FORCE OUVRIERE et de Patrick Hébert, secrétaire UD FO44, après le meeting FORCE OUVRIERE du 1er mai 2009 à Nantes

*** ***
Pour la Confédération FORCE OUVRIERE, la perspective, elle reste effectivement ce qu'a déclaré Jean-Claude MAILLY, à savoir, pour sortir du guêpier de la crise, pour redonner de l'espoir aux salariés, pour faire aboutir les revendications, cela va bien passer par une grève interprofessionnelle qui réunit à la fois le public et le privé, parce que tout le monde est affecté par cette crise qui a été soigneusement organisée

DIEU, L'UNIQUE ET L'UNICITÉ *


M. de Villepin, ancien Premier ministre, s'inquiète: il y a "une forte colère qui s'exprime dans notre pays", il pense qu'il y a "un risque révolutionnaire en France". Sur le même thème, la très réactionnaire "lettre d'Hubert Landier" remarque que "la presse a voici peu, comparé Nicolas Sarkozy à Napoléon ; une comparaison avec Louis XVI serait tout aussi justifiée".

Enfin Les Echos, sous la signature de Favilla rappelle que "la politique est par excellence le domaine où le calme précède la tempête", il se souvient que quelques jours avant mai 68 Le Monde avait titré : "La France s'ennuie", mais aussi qu'à "la date du 14 juillet 1789 Louis XVI, qui relevait chaque jour sur un agenda les événements marquants de son règne, avait noté : "Aujourd'hui rien". Il conclut en notant : "que nous ne sommes qu'au début de la crise sociale entraînée par la crise économique.
"Commentant les déclarations de M. de Villepin il précise que "cette crise peut créer de très vives tensions voire violences, dont les séquestrations de patrons ne seraient que d'aimables apéritifs. Dans ce cas son avertissement serait salutaire, car si la révolution est toujours incertaine, en revanche, les violences provoquées par le désespoir sont toujours redoutables."

Ces quelques commentaires, venant du côté patronal expriment l'inquiétude qui commence à saisir les milieux dirigeants. La presse a beaucoup parlé de certains conflits, Caterpillar, Continental, etc.… leurs caractères spectaculaires a parfois caché qu'en profondeur d'autres conflits d'une toute autre ampleur mûrissaient. C'est par exemple le cas à l'hôpital public où pour la première fois, les professeurs de médecine, les chefs de clinique se mobilisent et se mettent en grève. Il ne faut décidément rien comprendre pour voir dans ces mouvements les mains de quelques "extrémistes".

Depuis 27 ans (mai 82) les gouvernements de droite comme de gauche ont imposé une politique réactionnaire qui a remis en cause toutes nos conquêtes sociales.

Face à cette politique, la classe ouvrière, avec notre organisation, a résisté. Mais il faut bien le reconnaître, malgré la puissance des grèves et des manifestations, que ce soit en 1995 ou en 2003, nous n'avons pas réussi à faire échouer les contre- réformes, même si nous avons "limité les dégâts". A l'armée on dirait que ce n'était pas une débâcle, mais une retraite en bon ordre.

Aujourd'hui, c'est un peu comme si tous ces ressentiments accumulés commençaient à surgir.

Oui nous ne sommes probablement qu'au début d'un mouvement dont personne ne peut prédire ni la forme, ni le rythme. Le gouvernement pense probablement pouvoir empêcher ce mouvement en liant les mains des organisations syndicales.

Dans sa chronique, intitulée "L'heure des syndicats", et sous-titrée "Devant la carence des politiques, c'est aux centrales ouvrières de mener le combat", Jacques Julliard écrit : "tout cela donne à la CGT et à la CFDT et aux autres les responsabilités d'ordre politique qu'elles ne pourront indéfiniment éluder" il demande "au mouvement syndical et ouvrier des propositions positives pour réorienter l'économie et rendre la protection sociale plus efficace".

C'est cet objectif que poursuit Nicolas Sarkozy quand il crée le Fonds d'Investissement Social (FISO). Ce Fonds correspondant à une revendication CFDT. Il n'y a là rien de choquant de la part d'une organisation qui se réfère à la doctrine sociale de l'Eglise et qui, en conséquence, prétend transcender les intérêts particuliers de la classe ouvrière au nom du "bien commun".

Le gouvernement espère associer les Confédérations à la gestion des licenciements.

Notre Confédération a exigé et obtenu que les structures de ce fonds soient souples et que notre participation ne soit que consultative.

Fort bien ! Pour autant ne nous faisons aucune illusion. A la prochaine occasion le gouvernement tentera de nous compromettre un peu plus.

Ces manoeuvres au sommet ont un côté dérisoire. La colère est là et de toute façon devra s'exprimer. La CGT et la CFDT continuent à bloquer toute issue. Elles refusent de répondre à notre proposition de grève "franche" de 24 heures. C'est pourtant le moins que l'on puisse proposer, car nous savons tous qu'une grève de 24 heures ne sera pas suffisante et que, d'une manière ou d'une autre, comme en Guadeloupe, c'est la question de la grève générale qui est posée.

Les Confédérations doivent se rencontrer à nouveau le 27 avril. Il est possible que l'on nous propose une nouvelle manifestation le samedi 13 juin. Après le 29 janvier, le 19 mars, le 1er mai (pour certains), le 13 juin maintiendrait la cadence: une manifestation toutes les 6 semaines. Ridicule ! Il n'y a pas d'autre qualificatif. Alors que les licenciements se multiplient plongeant des centaines de milliers de travailleurs dans la misère, avec leur famille, une telle proposition est révoltante et méprisante pour la classe ouvrière.

L'action commune n'a de sens que si elle est utile pour faire aboutir les revendications. Nous ne sommes pas des religieux, l'unité n'est pas pour nous une nouvelle sainte trinité. Si la CGT et la CFDT persistent à vouloir nous entraîner dans ces opérations saute-mouton, il nous faut dire non, et nous adresser clairement à la classe ouvrière pour tout simplement lui donner notre position.

Les militants de notre organisation savent tous que ces manifestations à répétition nous mènent à l'échec.

Mais nous ne sommes pas seuls. Dans la classe ouvrière et dans les autres organisations nombreux sont ceux qui partagent ce point de vue, probablement une majorité.

Alors pas d'hésitation !


* Notons à ce sujet que la trinité, au sens religieux du terme, désigne Dieu donc l'Unique en trois parties, le Père, le Fils et le Saint Esprit. Traduit en terme syndical, cela s'appelle l'unicité.



Note: Patrick HEBERT, Secrétaire général de l'UD CGT-FO de Loire Atlantique

05 mai 2009

EDF CORDEMAIS EN GRÈVE... JUSQU'À SATISFACTION !


Nous avions fait état des 1300 euros de prime et 5% d'augmentation décrochés de haute lutte par les gaziers des filiales de Suez-GDF.

Extraits de la motion votée le 24 mars par l'assemblée générale des personnels de la centrale EDF de Cordemais :
" (...) Nous subissons des suppressions de postes continuelles et la mise en place d'une sous-traitance au moins disant (...) La solution réside dans la grève interprofessionnelle illimitée jusqu'à satisfaction des revendications (...)comme en Guadeloupe. (...) Nous sommes prêts à engager le combat sans attendre le 1er mai".

De fait l'onde de choc guadeloupéenne, de GDF, s'est propagée à EDF dès la dernière décade d'avril, remettant ainsi en quelque sorte les pendules à l'heure pour le Premier mai.

Le 21 avril, les sections FO et CGT convoquaient à l'embauche du matin une AG du personnel, avec pour ordre du jour : " la situation au sein d'EDF et de GDF, les grèves et actions en cours (...) une majorité de centrales thermiques du pays étant (ndlr : déjà) en grève, avec zéro mégawatt de production".

Les agents de la centrale Thermique EDF de Cordemais (44),
avec la CGT et FORCE OUVRIERE,
sont en grève reconductible depuis le 21 avril,
pour la satisfaction des revendications


*** ***
En grève reconductible depuis le 21 avril, à l'appel de la CGT et de FORCE OUVRIERE, nous avons des revendications nationales: 5% d'augmentation du salaire national de base, l'arret des externalisations, une prime de 1500 euros et des revendications locales qui sont des embauches au nombre de 100, l'embauche des salariés de la sous-traitance sous statut EDF, de meilleurs déroulements de carrière pour les agents, la construcion de nouvelles centrales thermiques à flamme.

*** ***
Les salariés sont tout à fait déterminés, car, depuis 15 ans, les agents d'EDF et GDF subissent un blocage des salaires, qui a commencé d'ailleurs avec l'ère de Monsieur DELORS en 1983. Et depuis ce temps-là, les augmentations de salaires sont à minima, comme dans la fonction publique. C'est un mouvement profond qui dénote la détermination des grévistes.

5% d'augmentation, 1500 euros de prime, stop à la sous-traitance : ça passe par la grève ...

Quasi spontanément, pour la centaine de participants à l'AG, s'est imposée la nécessité immédiate de décider la grève, de l'organiser, et de lister un cahier très précis de revendications, tant nationales que locales.

Au niveau national :
  • 5% d’augmentation du salaire national de base,
  • 1500 euros de prime sèche,
  • arrêt de la sous-traitance, "retour dans le giron du service public", et embauches pour un bon fonctionnement des installations,
  • obtention pour les agents des centrales à flamme (c'est-à-dire fuel et charbon) d'un quota de "groupes fonctionnels" (ndlr : équivalent des "échelons" de la fonction publique), à l'instar du quota supplémentaire accordé (sous la pression revendicative) par EDF dans les centrales nucléaires,

Au niveau de Cordemais :
  • quantification, service par service, des embauches nécessaires au bon fonctionnement,
  • arrêt de la sous-traitance, embauche statutaire des sous-traitants en permanence sur le site,
  • déblocage des déroulements de carrière,
  • arrêt des pressions hiérarchiques anti-grève sur les agents et à l'encontre des militants syndicalistes.
... Jusqu'à satisfaction des revendications

Dès le début de l'après-midi, après mise en oeuvre des règles de sécurité à respecter, la production des 4 "tranches" de la centrale était à zéro.

A l'heure où nous mettons sous presse (lundi 27 avril), les 4 tranches demeurent à zéro,... comme dans 9 autres centrales d'EDF.

Le Monde en date du 25 avril commente : " Les mouvements (à EDF) viennent après les conflits dans les filiales de GDF-Suez gérant les gazoducs (et) les terminaux méthaniers (...) de Fos-sur-Mer et Montoir-de-Bretagne. Ils n'hésitent pas à mettre en cause la filialisation, en 2008, de l'activité de distribution d'électricité et de gaz, qui a entraîné, selon eux, un recours accru à des prestataires extérieurs."

Et le quotidien de préciser parallèlement : " Le rapport de la commission présidée par Paul Champsaur, publié vendredi 24 avril, propose de développer la concurrence (...) Si la proposition (...) est retenue par le gouvernement et le Parlement, les fournisseurs alternatifs (Poweo, Direct Energie...) pourront obtenir d'EDF (92 % de l'électricité produite) des ressources électriques à des prix leur permettant de concurrencer le groupe public."


Or justement, c'est aussi sur ce terrain particulier que se situe la grève en cours à EDF.

En effet, en parallèle de l'exigence du "retour dans le giron du service public" contre le processus de privatisation/externalisation, les revendications des grévistes portent de fait sur la défense de leur statut national d'agents d'un service public : qu'il s'agisse de l'embauche "statutaire" demandée des personnels sous-traitants, de la revendication d'un quota de "groupes fonctionnels" (équivalents des échelons de la fonction publique, cf. ci-dessus) ou de la revendication salariale de 5% d'augmentation elle-même (qui, en terme "fonction publique" correspondrait à la valeur du point d'indice).

Par delà EDF, cette grève pour la défense du service public et du statut pourrait bien d'ailleurs trouver un prochain relais chez les hospitaliers, en riposte aux "réformes" Bachelot. (voir communiqué ci-dessous des hospitaliers FO nantais).

Sans doute inquiète de la tournure possible des événements (Caterpillar, etc.), Mme Aubry, pour qui les manifs les week-ends et jours fériés sont un pare-feu à la grève interprofessionnelle, vient de déclarer qu'elle ne croit pas à un mois de "mai 2009", (à l'instar de celui de 2008).

Mais l'onde de choc guadeloupéenne pourrait bien être plus forte que "Sarkaubry" : à EDF, après GDF, le mouvement s'est déclenché et structuré par lui-même. Et nos camarades FO de Cordemais disent eux-mêmes que, lorsqu'ils ont proposé de partir en grève, ils n'auraient jamais pensé à une généralisation aussi puissante du mouvement.

Quand ça pousse, ça pousse.
Et de plus en plus fort.
A EDF... comme partout.

Note: Christophe SEY - FO EDF-Cordemais

LA VIGNETTE U.C.R.,


LA VIGNETTE U.C.R., UN ATOUT POUR LA SYNDICALISATION DES RETRAITÉS DANS LES SYNDICATS DE LA FNEC-FP-FO

Chacun est bien conscient de l'impérieuse nécessité de développer la syndicalisation des retraités. Et pourtant ! Beaucoup reste à faire pour que les syndicats de la FNEC-FP-FO, comme ceux des autres secteurs d'ailleurs, gardent leurs syndiqués lorsque ceux-ci quittent la vie professionnelle pour une retraite – de moins en moins « confortable » d'ailleurs depuis la contre-réforme Fillon et le blocage des salaires de fonctionnaires.


C'est avec l'objectif de garder au mieux dans la « maison Force-Ouvrière » les retraités que la C.G.T.F.O. a apporté quelques modifications à ses statuts au Congrès de juin 2007.

Les formulations adoptées :
« La carte confédérale et la vignette U.C.R. annuelle sont obligatoires pour les retraités »
« Les retraités doivent obligatoirement adhérer à leur U.D.R. de résidence. Ils en sont membres de droit lorsqu'ils disposent de la carte confédérale et de la vignette U.C.R. », ont fait craindre à certains une concurrence entre les syndicats et les U.D.R. pour syndiquer les retraités.

Je pense que ce ne peut être le cas, sauf situations rares et exceptionnelles qui peuvent se régler par une discussion sereine. « Adhérer » à l'U.D.R. de son département, c'est d'abord avoir, en plus des timbres, une vignette U.C.R. sur sa carte syndicale. A partir de là, il reste à la section FNEC départementale à organiser les adhérents retraités en section des retraités FNEC-FP qui pourra prendre sa place dans les instances de l'U.D.R.
Ce n'était pas le cas pour les retraités des syndicats de la FNEC-FP jusqu'à présent – sauf à se procurer – ce fut mon cas – une vignette « en plus » auprès d'une « association de vieux travailleurs F.O. » ou directement à l'U.D.R.

A la lecture des compte-rendus des Conseils Nationaux et Congrès de nos syndicats, nous constatons que les choses sont en train de changer.

Cela va de soi, nous proposons donc aux retraités de rester membres de leur syndicat d'origine. Cependant, être, par l'intermédiaire de la vignette U.C.R. membre de leur U.D.R., ne peut être qu'un plus.

En effet, les retraités de nos syndicats ne peuvent plus, comme ils le faisaient en activité, dans leurs établissements, mener de la même façon discussions et combat sur les justes revendications corporatives de leur profession.
Il est indispensable, tout en restant, comme c'est le cas pour tous les secteurs de travail , solidaires de leurs ex collègues, et en participant à la vie de leur syndicat, qu'ils s'associent plus largement à l'aspect interprofessionnel des revendications – d'autant plus que depuis la loi Fillon de 2003 retraités et pensionnés sont tous logés à la même enseigne.

Les U.D.R. - en liaison avec l'U.C.R. et les U.D. de salariés – leur offrent ce cadre et la possibilité de s'intégrer, selon leur choix et leurs compétences, dans la vie et les activités syndicales de leur département. C'est, à mon avis, le meilleur moyen pour que nos retraités demeurent des syndiqués à part entière attachés au syndicalisme indépendant que représente la C.G.T.F.O.


Note: Françoise BLANDY - Syndiquée SNFO – LC - Présidente de l'UDR FO 44

COMMISSION ADMINISTRATIVE DE L'U.D.R. 44 (retraités)


La Commission Administrative de l'U.D.R 44, réunie le 23 avril 2009, sollicitée pour participer aux manifestations "unitaires" du 1er mai, considère qu'après les puissantes journées de grèves et de manifestations du 29 janvier et du 19 mars, cette nouvelle manifestation- qui plus est un jour "férié" - est en recul par rapport aux mouvements de janvier et mars et ne nous paraît pas de nature à faire avancer les revendications des retraités comme des salariés.


C'est pourquoi la CA s'associe pleinement à la position adoptée par l'U.D 44 et appelle les retraités à participer nombreux aux meetings FO organisés le 1er mai à Nantes, St Nazaire et Ancenis

Nantes, le 23 Avril 2009



Note: U.D.R. de Loire Atlantique : 2, place de la gare de l'Etat - CP n° 2 - 44276 Nantes cedex 2 - Tel.: 02.28.44.19.00